La Bataille des Cinq Sourcils !
Peter, tu peux pas imaginer à quel point je t'en veux. J'ai vécu l'une de mes plus belles expériences au cinéma grâce à toi en 2001, cette féerie ambiante, cette communauté rassemblée autour d'un unique but, ces musiques d'anthologies, cette symbiose absolument parfaite entre décors réels ( mon dieu ces somptueux paysages Neo-Zélandais filmés avec une admiration sans limite ) et ces effets spéciaux dantesques permettant de donner une démesure assez folle durant ces batailles épiques. J'ai poursuivi chaque année attendant ce rendez vous annuel avec plus d'entrain que dans mes jeunes années persuadé d'entendre le père Noël passé la nuit du 24 Décembre. J'ai été fasciné, subjugué, enjoué, attristé, j'ai grandi avec les conseils de Gandalf, l'amitié de Frodo et Sam, la quête désespérée d'Aragorn, les derniers mots de Boromir, la rivalité presque fraternelle entre Legolas et Gimli. J'ai traversé chaque moment avec une intensité dans faille, et même lors de ton retour en 2012 avec le projet d'adaptation du Hobbit, je fus l'un des rares à te défendre.
Malgré quelques faiblesse et un souffle épique mal placé, je trouvais ce début d'aventure très agréable, mais la scission définitive arriva l'année dernière, avec cette immondice, des rajouts indécents, des scènes d'actions affreuses. Un comble Peter merde, n'était l'une de tes cartes maîtresses, j'ai été écœuré et pour la première fois, je me suis rendu dans la salle sans ses étincelles dans les yeux que j'avais pu conserver jusque là. J'attendais qu'une chose, un miracle qui n'eut jamais lieu...
Laisse moi te dire une chose tant que je te tiens, tu as tout fait de travers. Tel un gamin capricieux et tout content de retrouver son jouet, tu as caricaturé un univers intouchable que tu aimes par dessous tout et tu l'as trahi, tu ne lui as pas rendu hommage, tu l'as blasphème à tous les niveaux. Visuellement déjà, tu as accumulé le mauvais goût, on est dans la digne lignée de ton petit dernier, c'est moche, c'est étiré à outrance, ça part dans tous les sens, c'est incohérent, ça va vite et c'est pourtant lent en même temps, c'est brouillon, c'est laid Peter. Même dans les scènes plus calmes, tu arrives à filmer maladroitement, tu trouves normal de filmer Evans et Armitage chacun d'un côté à discuter au milieu d'un trou de cette façon, c'était ridicule. Armitage parlons en, tu l'as totalement laissé en roue libre et c'est une catastrophe, le type à dû se faire l'intégralité de la filmo de Brando et a tenté de copier un air mélancolique et malveillant à la fois, en résulte un blocage du sourcil particulièrement désastreux et donnant l'impression de se livrer une bataille acharnée avec Luke Evans et les autres Orc.
Je n'ose à peine aborder ce que tu as fait de Kili et Tauriel, cette espèce de dramaturgie mal placée face à l'une des romances les plus fades et risibles au cinéma fut une énorme perte d'énergie pour toi. Tu avais pourtant un Martin Freeman tellement volontaire, plein d'énergie si juste qui a chacune de ses rares apparitions ( je te rappelle juste que tu adaptais " Le Hobbit " ) offrait un net regain d'intérêt et les moments les plus appréciables du récit. Que dire de ton fan service à outrance, tu as même osé taper dans le cœur des fanboys les plus acharnés en pensant qu'on espérait avoir du Legolas qui sautille d'une pierre à l'autre, avec son visage complètement figé, je l'ai trouvé plus terrifiant que Sauron.
Je suis affreusement déçu Peter, par ta faute, un conte absolument délicieux pour lequel j'ai une énorme affection est devenue une sorte de parodie d'une fresque monumentale. Tu as étiré tout ce que tu pouvais, bouché des trous par tous les moyens, utiliser les artifices les plus saugrenus pour t'offrir ses 3 films et tout ça au détriment d'une œuvre à qui tu avais déclaré ta flemme dix ans auparavant.
Je t'en conjure, oublie nous à maintenant, laisse nous faire notre deuil et continuer à profiter de cette première somptueuse trilogie et ne touche plus jamais à l'univers de Tolkien, la plaie est ouverte et ne se refermera probablement jamais.
Adieu Vieille Branche,
Gwimdor