Version Longue :
Dix années ainsi que deux trilogies après avoir commencé à se frayer un chemin en terre du milieu, Peter Jackson l'achève avec la dernière aventure du Hobbit, reprenant là où il s'arrêtait dans La désolation de Smaug et ce combat terrible face au cracheur de feu.
Alors cet opus n'est pas exempt de tout reproche, à l'image d'une certaine lourdeur notamment pour quelques personnages, telle la psychologie de Thorin, d'une émotion qui n'est finalement jamais vraiment là ou encore cette sensation de remplissage pas toujours bien maîtrisé, mais bordel quel pied ! Peter Jackson semble s'amuser comme un petit fou, tel un gamin jouant avec ses jouets sur un plateau de jeux géants, déplaçant ses pions pour mieux surprendre l'ennemi.
Dès les premières minutes et les magistrales retrouvailles avec Smaug, on retrouve Jackson dans toute sa splendeur, avec son sens épique et grandiose de la mise en scène, exploitant à merveille les divers décors et autres trucages numériques pour donner du souffle, de l'intensité et de la puissance à son film. Il met en place une immense bataille, allant de divers monstres aux nains en passant par les elfes et on en a pour notre compte, il y a très peu de temps morts et c'est plaisant à suivre. La Bataille des cinq armées sait bien passer d'un endroit à un autre, avec une très bonne gestion du temps et de l'espace.
C'est toujours dommage qu'entre les moments de bravoures et diverses batailles, on ait le droit à des discours sur la loyauté, la guerre, l'honneur ou encore des moments d'émotion qui sont plus souvent lourds qu'autre chose, mais rien non plus empêchant d'apprécier le récit. Moins présent, Bilbo reste toujours attachant et bien interprété par le très british Martin Freeman tandis que le film est visuellement réussi avec une partition d'Howard Shore qui fait toujours son petit effet. De plus, si l'émotion n'est guère efficace, c'est tout le contraire de l'humour, notamment grâce à Bilbo ainsi que l'ajout de nouveaux personnages, alors que Tauriel est toujours autant agréable à regarder.
Peter Jackson propose avec La Bataille des Cinq Armées un bel adieu à la terre du milieu une quinzaine d'année après y avoir posé les premières pierres et si tout n'est pas parfait, ça n'en reste pas moins passionnant et toujours un agréable voyage.