Le frisson qui parcoure votre corps, vient chatouiller votre nuque et fait briller vos yeux lors d’un instant épique, d’une réplique placée au bon endroit, au bon moment, annonciatrice d’une intense bastonnade qui fera couler le sang et les larmes est un délice de fin gourmet. Un délice dont je déplorais l’absence pour le premier opus et dont je déplore à nouveau l’absence pour La Désolation de Smaug.

La faute à des dialogues pas exceptionnels et des répliques clamées avec une conviction et un sens de l’épique assez mal affutés. Ce n’est pas faute d’avoir essayé, le fait même d’aller se battre contre un dragon tyrannique ayant par le passé prouvé sa toute-puissance en faisant de l’allumage de torche humaine de masse est en soit épique mais rien y fait, pas moyen d’être emporté malgré même la très belle modélisation du monstre.

Autant les décors d’Un Voyage inattendu n’aidaient pas de par leur artificialité occasionnelle mais flagrante, autant Jackson livre un travail abouti quand il s’agit de créer une ambiance pesante, que ce soit dans une forêt dans laquelle les arbres entament une danse macabre ou au sommet d’une chaîne de montagnes surplombant une épaisse et mystérieuse brume.

Si on s’intéresse maintenant à l’intrigue en elle-même, on se rend vite compte de l’aspect fourre-tout du déroulement. L’action est continue, entre poursuites et combats interminables (au demeurant particulièrement réussis), jamais les personnages ne se posent pour construire un lien entre nous et eux. Et voilà que ça castagne dans tous les sens, on en prend plein les yeux avec une 3D au top au début du film puis qui perd rapidement en qualité, tout en essayant d’éviter de penser un maximum au billet bleu que l’on a cassé quelques minutes auparavant pour ce supplément 3D.

Mais voilà, c’est l’univers de Tolkien, fabuleux tant dans les espèces qui le peuplent que dans les relations qu’elles entretiennent, entre trahisons et convoitises. Puis il y a toutes ces créatures, araignées et dragon qui participent un peu plus à la magie de ce monde régi par d’incroyables prophéties. Du coup, j’ai aimé et je ne vais pas mal le noter parce qu’il est objectivement moyen.

Et oui je suis un méchant vilain qui n’a pas lu le livre mais c’est un film que je suis allé voir au ciné, alors la fidélité à l’œuvre originale m’indiffère.
Deleuze
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Vus au cinéma en 2013 et Palmarès 2014 de la gourmandise du cinéphage

Créée

le 11 déc. 2013

Critique lue 748 fois

44 j'aime

5 commentaires

Deleuze

Écrit par

Critique lue 748 fois

44
5

D'autres avis sur Le Hobbit : La Désolation de Smaug

Le Hobbit : La Désolation de Smaug
VGM
7

La désolation du fanboy

Le Seigneur des Anneaux de Peter Jackson est et restera une de mes plus grandes expériences ciné ever. C'est la trilogie que je revois minimum une fois par an depuis 2003, date de sortie du dernier...

Par

le 13 déc. 2013

115 j'aime

53

Le Hobbit : La Désolation de Smaug
Hypérion
5

Le Hobbit : Les deux désastres

En fait je le sentais venir. Ce moment où le charme allait être rompu. Inconsciemment, je repoussais le jour où j'allais me rendre dans une salle de cinéma pour voir cette suite dont les affiches de...

le 27 janv. 2014

97 j'aime

14

Du même critique

Raging Bull
Deleuze
9

Lettre ouverte

Papy, J'aurais tant aimé voir ce film en ta compagnie. Voir De Niro, exposant son art, évoluer dans le monde de la boxe, ce monde d'hommes misogynes au possible où la virilité est de mise. Observer...

le 25 mai 2013

124 j'aime

22

Martyrs
Deleuze
8

Témoins

Je suis faible, terriblement faible. Non mais si, c’est vrai, je vous jure. Comment ai-je pu oser partir avec des préjugés ? Un film d’horreur français réputé choc, ça va forcément être moyen, de...

le 16 déc. 2013

114 j'aime

10

La Ligne rouge
Deleuze
8

Soldats, quel est votre métier ?

2 jours, 2 films. Les moissons du ciel hier, La ligne rouge aujourd’hui. Hier, j’étais admiratif, aujourd’hui je le suis toujours. Admiratif devant cette façon qu’a Terrence Malick de filmer la...

le 29 mai 2013

87 j'aime

16