Le Hobbit : La Désolation de Smaug par Martin Cintas

Ni franchement décevant, ni tout à fait enthousiasmant, le second volet de la deuxième trilogie de Peter Jackson s'avère finalement correct. Parmi les points les plus intéressants; le jeu d'acteur de Martin Freeman, les quelques plans (quoique trop rares, bien que la fonction première du film ne soit aucunement documentaire) sur les magnifiques Alpes néo-zélandaises et enfin le passage à Bourg-du-Lac où est introduit le personnage du roi bouffonesque confronté aux velléités socialisantes de ses sujets.
En revanche, il faut une sacrée constance—ou une passion immodérée pour les rebondissements—pour ne pas trouver le film excessivement long sur sa fin; à force de vouloir faire trois films de 2h30 chacun à partir d'un livre d'à peu près 200 pages, Peter Jackson ne pouvait que tomber dans le piège des longueurs. C'est le cas avec le très pénible jeu de cache cache entre Smaug, Biblo et les nains.
Parmi les points négatifs, on pourra aussi noter l'inutilité du personnage de Legolas qui perpétue la franchise Seigneur des Anneaux bien plus qu'il n'apporte à l'histoire, dont il ne fait d'ailleurs théoriquement pas partie. Adapter un livre, ce peut être le transformer. En ce sens, faire apparaître Legolas en lui donnant une consistance aurait pu s'avérer intéressant. Las, Orlando Bloom s'agite 2h30 durant comme un mauvais Power Rangers travesti en Elf, en plus de sonner terriblement faux lors de ses rares prises de paroles.
Tauriel est à peu près aussi inutile lors de ses très longues scènes de combats. Pourtant, le personnage gagne en épaisseur au fur et à mesure, et, contre toute attente, son aventure avec Kili, qui aurait pu n'être qu'une vulgaire amourette de blockbuster, ne l'est pas; ni dialogues clichés, ni longueurs (pour le coup…).
On pourrait rajouter ce point positif à ce deuxième volet des aventures de Bilbo qui, sans être extraordinaire, reste un divertissement de bonne facture.