« Et merde !… Encore de la 3D… Bon tant pis ce n’est pas une séance en 3D qui va me tuer. » C’est fou mais jamais je n’aurais imaginé casé cette phrase en intro, mais vous le verrez dans ma critique j’en veux énormément à la 3D une nouvelle fois. Mais soit, le sujet n’en est pas encore là. Parlons du dernier film en date de Peter Jackson : La désolation de Smaug. Sorti ce décembre 2013, il était très attendu par rapport à l’attente de fou que le premier opus avait créé et les bandes annonces omniprésentes sur tous les médias. Quel est le résultat ?
Premièrement les acteurs sont, une nouvelle fois, très performants. Le jeu sonne juste et Martin Freeman, un de mes acteurs britanniques préféré (voir H2G2) est encore excellent dans le rôle de Bilbon Sacquet et toute la troupe naine est attachante grâce aux phases de gag réussies. Ian McKellen (Gandalf) n’est pas très présent malheureusement mais toujours efficace, à ceci près que ses punchlines récurrentes commencent à être trop prévisibles à mon goût. Il y a aussi le grand retour d’Orlando Bloom (Legolas) qui pour moi est, dans cet épisode, purement anecdotique et utilisé pour meubler avec des scènes d’actions en « fan-service », bien qu’une pseudo intrigue risque de naître grâce à une romance qui, je pense, sera très accessoire à l’intrigue générale. Mais bon on s’en fout un peu parce qu’il joue bien et sort un peu moins de phrases débiles que dans Le seigneur des anneaux.
Ensuite, sur le plan du scénario, le film s’en sort plus ou moins bien. Quand on sort de la salle de cinéma on a la désagréable sensation d’avoir vu ce que j’appellerais “une bande annonce de 2h45”. C’est un peu Batman Begins mais avec des nains. Ce que je veux dire c’est que l’intrigue, et on le sent, met en place les bases du grand final, et ça fout un peu les boules quand même. Il ne se passe pas réellement quelque chose de surprenant et énormément de twists sont vachement prévisibles. Ce qui m’a le plus gêné vient des intrigues annexes : il y a une romance impossible, Gandalf qui part faire du tourisme, un pêcheur qui détient la bombe nucléaire anti-dragon, et toutes ces intrigues se terminent en queue de poisson. D’accord on aura le fin mot de l’histoire dans le dernier volet, mais ce n’est pas une raison pour les tourner de cette façon, parce que ces intrigues n’ont rien fait avancer du tout et sont hyper clichées de surcroît. Il y a aussi quelques phases qui sont un peu étranges, je vais prendre un exemple qui m’a beaucoup fait rire, dans une scène, Bilbon met l’anneau et peut lire dans les pensées des araignées qui l’ont capturé et nous assistons donc à un dialogue d’arachnides qui se résume à :”Grouh Grah Grah on a faim! Grouh Grah Grah manger, manger, manger”… Et là, ça calme un peu! En plus c’est dommage les araignées étaient super bien faites.
Ce qui m’amène à l’aspect visuel. Désolé pour mon langage, mais putain que c’est beau ! Les ambiances sont très réussies, la photographie par Andrew Lesnie est une nouvelle fois au poil et très immersive, les effets visuels sont impressionnants et très bien animés surtout dans les phases d’actions (sauf l’or liquide qui ressemblait vraiment à un effet de jeu vidéo des années 2000), et les décors sont comme depuis le premier Seigneurs des anneaux : « nickel chrome ». Mais une nouvelle fois, merci à la 3D d’avoir tout foutu par terre ! Elle n’apporte vraiment rien au film. Je m’explique. Là où on nous vend de l’immersion est des sensations, le résultat est tout autre, sur les mouvements rapides de caméra les décors ont comme de l’aliasing, et je trouve ça inadmissible de foutre en l’air toutes ces superbes images ainsi. Et niveau sensations, les seules fois où vous en aurez, ce sera avec des abeilles (Super ! Ca vaut le coup !), ou encore sur une statue en or qui implose. Et par moment, ça frise le foutage de gueule. J’enlève régulièrement mes lunettes 3D lors d’un film, sinon mon voisin de devant verra ses cheveux d’une manière assez déplaisante, et j’ai cru comprendre que la moitié du film était regardable sans lunettes tellement la 3D était ridicule.
Pour conclure, je dirais… d’aller le voir! J’avoue que ma critique fait un peu “pétage de genoux” mais je reste sur un sentiment sympa par rapport au film, car même si il est plein de défauts stressants, ils ne sont pas assez graves pour en faire un mauvais film. Par contre, la fin est juste un des pires cliffhangers que j’ai vu, qui génère juste de la frustration au lieu de l’attente. Dans tous les cas, le film présente d’énormes qualités aussi et il ne faut pas le nier, et il m’a fait passer un bon moment au ciné, même si je vais chez l’ophtalmo trois fois par semaine depuis ces 2h45 de 3D.
PS : J’oubliais, la musique (de Howard Shore) est vraiment cool !
Alexis Depagne