Deuxième opus du roman de Tolkien, Jackson convainc-t-il enfin?
Ce nouvel opus est supérieur au premier dans bien des domaines. Tout d'abord, au niveau de la durée, le film est moins tiré en longueur. Ce qui n'empêche que l'on ressent un certain épuisement à certains moments. Mais j'ai relevé, par rapport au précédent film, un mieux, que ce soit dans certaines scènes, qui sont beaucoup mieux traitées, moins caricaturales, avec un développement plus structuré et moins plat, moins de longueurs. Enfin, on a l'impression d'être dans une vraie fable fantaisiste, bourrée d'actions et de scènes épiques comme doit l'être "le Hobbit", ce qu'il ne faisait pas ressentir précédemment. On a toujours droit, dans cet épisode, à des prises de vue splendide, qui démontrent bien l'immensité et la dimension sauvage, épique de l'univers immersif et coloré des Terres du Milieu. Les mouvements de caméra déroutants et attractifs sont nombreux, renforçants le côté nerveux et aventure de l'oeuvre. Le film, pêche malheureusement à nouveau, au niveau du développement psychologique des personnages et de leur traitement. Le personnage de Torin est réellement, le seul à être vraiment exploité. Je prend l'exemple du magicien de la forêt, compatriote de Gandalf, qui apparaît dans les deux films, mais qui, pas le moins du monde n'apporte, par sa présence, quelque chose de constructif dans l'intrigue, que ce soit celle de Gandalf ou celle des nains. J'ai à redire aussi que le personnage de Bilbot est trop effacé, pas assez présent et charismatique, tel l'était un Frodon. Cela est dû sûrement au traitement psychologique pas assez travaillé par les scénaristes. Martin Freeman, n'est pas à la hauteur, il se fait complètement volé la vedette par l'interprète de Torin, beaucoup plus présent, qui impose sa stature et son charisme; il a aussi de meilleures répliques. Tout le désigne comme étant le personnage principale de la trilogie. Le titre des films, à ce moment là, perd tout son sens, le hobbit n'est pas le personnage central, mais est au même niveau que les autres nains, plus secondaires. Pour en terminer avec les personnage, le fait de rajouter Legolas et Tauriel n'est pas une mauvaise idée, mais j'ai tout de même du mal avec le personnage féminin. Evidemment, c'est mon opinion, mais rajouter une femme dans le seul but de créer une intrigue amoureuse, qui n'est pas assez exploitée et, qui plus est, n'est vraiment pas inventif, et ne sert à rien dans l'évolution de l'intrigue du métrage. Pour ce qui est du design, je ne me suis toujours pas habitué à l'apparence des orques, qui selon moi, sont bien loin de celle des créatures du "Seigneur des Anneaux". Pas assez laids, pas assez répugnants, il n'y a qu'à voir l'apparence du chef, qui est beaucoup trop propre. Le côté sombre du film n'est à mon sens pas réellement réussi; je ne ressentais aucune inquiétude, aucune peur. Selon moi, ce n'est pas assez ténébreux, Les décors ne sont pas assez sombres, le rendu est trop clair, pas assez dark, dommage. Par contre j'ai adoré Smaug, la motion capture est réussite, la performance de Benedict Cumberbacht est excellente. Les scènes qui suivent son apparition, sont réussies, l'action est de mise, ainsi que le suspens, et la succession de cascades et d'humour provoque un mélange efficace et plaisant; tout comme la scène de l'évasion des nains du royaume des elfes, qui fait partie des meilleurs moments du film. Pour conclure avec "Le Hobbit, la désolation de Smaug", je dirais qu'il arrive finalement à remplir son rôle (divertir), malgré quelques lenteurs. L'intrigue et l'évolution narrative sont beaucoup plus engagés, un rythme beaucoup plus soutenu, toujours accompagné d'une superbe BO signé Howard Shore, qui se termine un peu subitement, mais qui annonce une suite plus que prometteuse.