My dear Frodo...
Préambule : j'ai vu le film en 24 fps donc pas d'avis sur la 3D HFR. Neuf ans. Il aura fallu neuf années entières pour que Peter Jackson nous transporte une nouvelle fois en Terre du Milieu...
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le 7 déc. 2012
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Voilà 4 ans maintenant que le premier volet de la très largement critiquée trilogie du Hobbit est sortie. Si on ne doute en aucun cas du succès au box-office de cette trilogie (c'était gagné d'avance), la qualité de cette dernière est quelque chose qui a largement fait débat.
Commençons par évoquer l'évident : cette trilogie n'est pas du tout au niveau de la trilogie du Seigneur des anneaux, orchestrée pourtant par le même réalisateur de génie de l'époque, Peter Jackson.
C'était de toutes manières mal parti : Jackson avait des problèmes avec la production, le travail a été confié à Guillermo Del Toro qui a décidé de lâcher la réalisation des films pour qu'enfin, Jackson arrive en plein milieu de la besogne pour récupérer ce qui est à récupérer, arranger ce qui est à arranger, et essayer de faire du mieux qu'il puisse avec ce qu'il a. Rajoutez à cela le fardeau que représente l'héritage de sa première trilogie, et tout les ingrédients sont réunis pour que les fans n'y trouvent pas leurs comptes.
Le défi du Hobbit, c'était donc ça : succéder au Seigneur des anneaux, en garder l'empreinte, tout en se démarquant. Autrement dit, mission presque impossible (ou en tout cas, mission très compliquée).
Nous voilà donc devant le premier volet de cette trilogie, 4 ans après sa sortie. Je crois être passée par tout les états pour ce film. A sa sortie, j'ai crié au défi réussi. Les deux années qui suivaient, et plus les films suivant sortaient, j'ai commencé à repérer les défauts pour enfin trouver les films moyens dans leur ensemble. Et pourtant, 4 ans après, le Hobbit : Un voyage innatendu a réussi à me surprendre.
Il faut regarder ce film comme un film différent de ces prédecesseurs. Ce n'est un pas un Seigneur des anneaux, et même si les premières minutes du film emprunte un ton qui ressemble énormément à la première trilogie, il faut s'attendre à autre chose. Le Hobbit est tiré du roman du même nom écrit par J.R.R. Tolkien pour amuser ses enfants encore jeunes. C'est donc un conte pour enfant rempli de personnages hauts en couleurs, de scènes amusantes, de chants et poèmes, le tout animé de manière beaucoup plus légère que l'oeuvre qui succédera. Et c'est exactement à cela qu'il faut s'attendre quand on regarde l'adaptation de Peter Jackson. Les nains, à l’exception de leur leader, sont là pour nous amuser. Il suffit de les voir manger, rire entre eux ou même se battre pour constater que la troupe à laquelle nous avons à faire n'est pas la même que celle de La Communauté de l'Anneau. L'humour est extrêmement présent dans ce film, et ce n'est pas un mal. C'est juste différent du Seigneur des anneaux, mais pourquoi pas ? J'aurai presque aimé que Gandalf soit moins grave à certains moments du film, que les scènes d'actions déjà complètement farfelues et irréelles le soient encore plus. Le ton souvent décalé du film lui sert énormément, et ça fait plaisir. Les enjeux ne sont pas du tout les mêmes que ceux du Seigneur des anneaux. Ici, c'est seulement une troupe de nain accompagné d'un mage, adepte de la fumette et du bon vin, et d'un hobbit, qui n'a jamais quitté le confort de sa maison, qui part récupérer leur montagne. Nous sommes bien loin du Seigneur noir prêt à tuer tout le monde sur son passage pour obtenir le pouvoir. Ce n'est pas un Seigneur des anneaux et c'est bien.
Et pourtant, le Hobbit parvient à reprendre des thématiques qui sont propre à l'oeuvre de Tolkien et à la trilogie de Jackson. L'amitié, l'entraide, le courage, mais surtout, la capacité des petits à faire de grandes choses. Dans le Seigneur des anneaux, qu'on le veuille ou non, les héros ne sont pas Aragorn, Legolas ou encore Gandalf. Non, ce sont Frodon, Sam, Merry et Pippin. Ce sont ceux qui ne sont pas destinés à devenir des héros, qui n'ont rien demandé, mais qui se retrouve propulser dans une aventure beaucoup plus grande qu'eux. Ce sont ceux qui, malgré tout ça, ne recule devant rien et fonce avec courage pour sauver famille et amis, même si cela peut leur coûter la vie. Bilbon représente parfaitement cela. L'aventure est venue à lui, il l'a (plus ou moins) accueillie, et a fait preuve de courage jusqu'au bout.
Alors évidemment, il y a aussi des choses qui ne vont pas dans ce film. Le gros problème, c'est sans doute ces longueurs qui reviennent régulièrement, notamment avec l'antagoniste principal, Azog (qui n'existe pas dans l'univers de Tolkien), ou encore l'arc narratif développé avec le Nécromancien (histoire qui a lieu dans un autre roman de Tolkien). Le soucis de faire absolument une trilogie a gâcher un film qui aurait pu être beaucoup plus court, et beaucoup plus intéressant. Mais c'est le business !
Howard Shore n'a pas vraiment innové, mais personne n'accuse John Williams sur ce point là. La Nouvelle-Zélande est toujours dans ma liste des must. Les effets spéciaux sont peut être un peu trop nombreux, mais sont très corrects pour la plupart.
Contrairement à Bilbon, le Hobbit a plutôt bien vieilli.
Note : cette critique concerne purement Un voyage innatendu, et je décide intentionnellement d'oublierl les deux films suivants. Je ferai une critique sur la Désolation de Smaug après l'avoir revu, de même pour la Bataille des Cinq Armées avec laquelle je m’étendrai un peu plus sur la trilogie dans son ensemble.
Créée
le 16 janv. 2017
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