My dear Frodo...
Préambule : j'ai vu le film en 24 fps donc pas d'avis sur la 3D HFR. Neuf ans. Il aura fallu neuf années entières pour que Peter Jackson nous transporte une nouvelle fois en Terre du Milieu...
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le 7 déc. 2012
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Cinéaste plus que généreux, Peter Jackson a décidé de morceler son adaptation de The Hobbit en trois épisodes gigantesques, en plus de livrer deux fois plus d'images par seconde que les autres !
Dans ce premier opus, il dispose de 2H45 pour raconter 120 pages du livre à peine, et va en faire une vraie préquelle plutôt qu'un simple récit-qui-se-passe-avant. Muni du gros de l'équipe originelle ( photo, musique, Weta... ) il greffe à l'aventure des éléments issus des autres livres, tissant ainsi d'étroits liens narratifs et thématiques entre les films, et ajoute des adversaires belliqueux pour étendre les scènes d'action au delà de l'anecdotique. Et la récurrence de motifs tant visuels que musicaux confère au métrage une valeur opératique indéniable.
Résultat : là où son Seigneur des Anneaux était une épopée brinquebalante, Le Hobbit marque le vrai retour du grand film d'aventure ! J'y ai retrouvé tous les moments de grâce, sans les grincements de dents.
Du majestueux flashback d'ouverture à la fuite de la caverne du Roi Goblin, en passant par la lutte des géants de pierre, le film regorge de morceaux de bravoure qui ravissent les mirettes, et se prend à explorer les signes avant-coureurs de la résurgence du pouvoir de Sauron en Terre du Milieu.
Ce pauvre Sauron n'étant pas encore le trou-du-cul-en-feu que l'on connait, les divers antagonistes que l'on va rencontrer représentent une vraie menace pour notre gang de Nains itinérants, et divers flashbacks viennent démontrer qu'ils ont maille-à-partir depuis des années. Leur atavisme m'apparait moins flou et arbitraire que dans Les Anneaux.
Martin Freeman est parfait en jeune Ian Holm, Ian McKellen a toujours une classe insurpassable, Richard Armitage chante avec passion, et c'est toujours un plaisir que d'entendre la voix caverneuse de Christopher Lee.
Un mot maintenant sur LA grande question : "Est-ce que tu l'as vu en 48 images/secondes ?"
Oui.
Ne nous leurrons pas : nos yeux ne sont pas habitués à ce genre de tentative. C'est donc parfois une étrange expérience que de mieux percevoir le mouvement. Mais très vite l'émerveillement l'emporte sur la bizarrerie.
Quand la caméra folle de Peter Jackson explore les cavernes d'Erebor, ou suit les cavalcades de Radagast à travers les bois, la qualité du suivi est sans égale. A part James Cameron, je ne sais pas si d'autres cinéastes vont s'engouffrer dans cette brèche, ni si les cinémas vont massivement s'équiper pour le procédé, mais il y a là de quoi donner raison à ce bon vieux Douglas Trumbull, inventeur du Showscan ( 60 images/seconde ).
Si Peter continue sur cette lancée, il risque fort de réévaluer sa Trilogie des Anneaux à mes yeux !
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Appendice : un mot sur la version longue.
Comme le veut la tradition, Peter nous offre une version étendue de son film quelques semaines avant la sortie du second. Ce qui frappe dans celle du Hobbit c'est que les greffes ne remettent pas en question la narration et la perception des personnages, comme c'était le cas dans ses Anneaux.
Les petits ajouts n'excèdent pas le quart d'heure au total, mais s'avèrent bien sympathiques, en particulier tout ce qui concerne Rivendell : moi j'aime bien voir les nains ridiculiser les elfes ! Et j'aime beaucoup le court moment où Gandalf rencontre Bilbo quand il était petit...
La seule scène que j'aurais préféré ne pas voir intégré au montage, c'est la chanson du Roi Goblin. Elle est ainsi dans le livre, mais au sein du film ça crée un rempart entre le spectateur et la tension palpable du lieu. En plus la chanson est orchestrée bizarrement : ça m'a fait penser aux chansons du Palais de Jabba quand elles ont été refaites par Lucas...
Mais au final, si le film n'en devient immensément plus riche que dans sa version salle, il n'en demeure pas moins une expérience satisfaisante.
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Créée
le 14 déc. 2012
Modifiée
le 16 déc. 2013
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