Jean-Paul Rappeneau adapte le roman éponyme de Jean Giono pour un rendu esthétiquement très réussi de mon point de vue...
Effectivement, Le Hussard sur le Toit m'a vraiment impressionné la rétine par ses plans pleins de poésie, ses jeux de lumières, ses forêts tantôt ensoleillées, tantôt embrumées, à l'aube ou au soir, comme par sa mise en scène le plus souvent efficace. D'ailleurs, on sent le désir du réalisateur d'opposer la beauté de cette nature provençale à l'horreur d'un épisode humain : le choléra. Et vraiment, les scènes de morts et de mourants atteints par ce fléau et les corbeaux rôdant autour sont d'un réalisme effrayant.
La première moitié du film, entre horreur et beauté, m'a vraiment plu. Et ce malgré les difficultés d'élocution d'un Olivier Martinez trop juste pour ce rôle - ce qui n'est heureusement pas le cas de Juliette Binoche et des seconds rôles, tous excellents - comme d'une utilisation de la musique pour le moins étrange au cours des scènes "d'action"... Ceci dit, la panique des habitants, le besoin aveugle qu'ont la plupart d'entre eux de désigner puis lyncher les prétendus coupables de leurs malheurs, et le cynisme de certains profiteurs, donnent du corps et du fond à cette aventure.
Mais voilà, après les retrouvailles manquées entre la marquise et son mari au château d'un ami fidèle, très drôles en raison de l'accueil versatile de bourgeois pathétiques et paniqués, l'histoire commence à devenir longue et j'ai fini par m'en désintéresser. Le rythme retombe inexorablement jusqu'à l'épilogue, et c'est franchement dommage. Il aurait fallu enlever une bonne demi-heure selon moi, ou du moins resserrer sérieusement la seconde moitié du film...
6,5/10