Vivons heureux, vivons cachés

Auteur de deux thrillers très réussis (Pour Elle et A Bout Portant) et après le médiocre "Dany Boon movie" Radin!, Fred Cavayé poursuit dans la comédie avec Le Jeu, troisième remake d'un film italien que je n'ai hélas pas vu.

Si le concept du film "Tous les téléphones sur la table et tout message sera lu à voix haute" est intéressant, le réalisateur réussit à mettre son sens de l'action pour livrer une comédie noire diablement efficace.

Si les non-dits sont le cœur du film, ce huis clos ou "théâtre filmé" se place parmi ses meilleurs représentants. Malgré quelques facilités, le film trace sa route sans broncher, ne laissant au spectateur quasiment aucun répit. Si les sonneries de téléphones, mêmes les plus ridicules, arrivent à chaque fois à nous prendre au jeu, c'est grâce à l'efficacité de son entreprise.

Mené par des interprètes tous parfaitement dirigés, dont le trop rare Vincent Elbaz (déjà à l'affiche cette année du surprenant Je ne suis pas un homme facile), chacun arrive à tirer son épingle de ce Jeu pour livrer un divertissement millimétré mais pas calibré, qui se place à mes yeux, et à ma grande surprise comme l'un des meilleurs films français de cette année. Moderne, tendu et efficace, Le Jeu nous prend avec lui, et nous le dit, nous le crie ; Vivons heureux, vivons cachés.