Fort du succès de La fureur du Dragon, le légendaire Bruce Lee (Big Boss, La Fureur de vaincre) décide de produire & réaliser son deuxième long métrage qui aurait dû être un chef-d'œuvre des arts martiaux. Un projet qui fut déjà avorté en 1969, La Flûte Silencieuse, d'après une idée originale du petit Dragon coécrit avec Stirling Silliphant mettant Lee (dans cinq rôles différents) & James Coburn en vedettes. Le récit initialement réalisé par Roman Polanski et produit par la Warner narre la quête de deux guerriers à la recherche d'un manuscrit sacré qui renferme les secrets des arts martiaux, donnant à son acquéreur un pouvoir physique et spirituel absolu. Mais suite à la brouille entre les deux vedettes, le projet est mis en sommeil pendant quelques années, Lee remet le projet sur la table seul en 1972. Le scénario de La Flûte Silencieuse est repris en partie dans Le Cercle de fer de Richard Moore avec David Carradine & Christopher Lee en 1978.
Bruce Lee, acteur principal, scénariste, réalisateur, chorégraphe des combats et le producteur via sa propre compagnie de production, Concorde Films en collaboration avec la Golden Harvest de Raymond Chow relance le vieux projet en 1972 sous le titre de The Song Of The Night ! Dans ce deuxième récit, Lee ancien champion invaincu est contrains de récupérer sur une île au large de la Corée du Sud un ancien trésor ! Le trésor des arts martiaux qui se trouve au sommet d'une pagode gardé par des fanatiques. Lee avec cinq équipiers, complices et concurrents (James Tien & Chieh Yuan) parvient à entrer dans la pagode et affronte un boss level différent à chaque étage, des gardiens dont les capacités martiales sont spécifiques et surdéveloppées. Le premier étage ; le Karaté, Wang In Sik. Le second, le Kung-Fu, style mante religieuse, Taky Kimura. Le troisième, le Kali, l'escrime Philippine, Dan Inosanto. Le quatrième, l'Hapkido, Ji Han-Jae. Au dernier étage, demeure un adversaire au style inconnu, le Jeet kune do, Kareem Abdul-Jabbar ! Lee seul survivant, ayant atteint son but, se rend compte que le trésor n'était en fait qu'un simple livre renfermant un miroir !
L'idée maitresse de l'œuvre était de montrer que le pratiquant doit surpasser la tradition martiale. Des adversaires respectant chacun une discipline et une tenue traditionnelle face à Lee dans sa combinaison jaune à bande noire, pour spécifier que lui n'appartient à aucune discipline et qu'il est toutes les disciplines à la fois ; savoir s'adapter c'est la base du Jeet kune do.
Le temps c'est de l'argent !
Lee tourne durant deux mois consécutifs les scènes finales de son film suite à la disponibilité du champion NBA, la star des Milwaukee Bucks/Los Angeles Lakers, K A-J. Nora Miao, Betty Ting Pei, George Lazenby, Bob Wall, Carter Wong, Bolo Yeung, Hwang In-shik & Shih Kien devaient compléter la distribution mais Bruce interrompt le tournage pour se consacrer enfin à un film de Kung Fu américain, un film international, Opération Dragon produit par la Warner. Il devait reprendre le tournage un an après mais décède le 20 juillet 1973 à 32 ans, en pleine gloire.
Résultat seulement trois séquences de combat complète avec intervenants, les bobines 35 mm du film appartiennent à la Golden Harvest, le scripte et storyboard sont sous la responsabilité de la veuve Linda Lee Cadwell, les deux parties sont en froid depuis Opération Dragon ! Les fameuses bobines sont mal stockées, certaines perdues ou détériorées. Il y a certes beaucoup de séquences intactes mais qui ne peuvent être malheureusement utilisées suite à la mort d'un autre acteur du film, Chieh Yuan ! Il faudra patienter fin des nineties pour joindre écrits et séquences d'un total de 100 minutes de rushes exploitables pour ensuite essayer de comprend l'œuvre initiale avec les documentaires Bruce Lee : A Warrior's Journey & Bruce Lee in G.O.D.
Pasquale adore se défouler !
Alors pour le cinquième anniversaire de la mort du petit Dragon et pour se confronter à la sortie du film américain, Le Cercle de fer, Raymond Chow décide d'exploiter les séquences du chef-d'œuvre inachevé dans un film écrit et réalisé par le cinéaste Robert Clouse (New York ne répond plus, China O'Brien 1&2) exploitant aussi les circonstances de son décès. Car à l'époque sa mort suite a une réaction allergique à un analgésique dans l'appartement de l'actrice Betty Ting Pei à fait les choux gras de la presse locale et internationale pendant des mois et même des années, certains voir beaucoup, amis comme acteurs ou fans contestants les circonstances de sa mort par inadvertance ! Presque vingt mille personnes étaient venues assister au cortège des obsèques de l'idole à Knowloon ne croyant pas à son décès ! Bon nombre d'hypothèses ont circulé sur sa mort de Bruce Lee, meurtre ou overdose ! Surnaturel même avec sa maison hantée !
Selon des proches, Lee se sentait menacé depuis des mois, fans ? Combattants martiaux ? Triades ? Il se brouilla aussi copieusement les derniers mois de sa vie avec Lo Wei, Raymond Chow & Stirling Silliphant ! Suite à ses folles rumeurs qui ne cessaient de s'amplifier, deux mois après sa mort le gouvernement de Hong Kong finit par ordonner l'ouverture d'une enquête officielle qui conclut suite à l'expertise de l'autopsie à un œdème cérébral ! La mort accidentelle de son fils Brandon vingt après créera également la controverse sur la famille Lee.
Alors vient enfin la version de 1978, Le Jeu de la mort produit pour 850 mille dollars, le plus gros budget Hongkongais de l'époque en pleine Bruceploitation avec également l'acteur Sammo Hung (Le Moine d'Acier, The Bodyguard) à la mise en scène des combats (voir coréalisateur) avec sa Sammo Hung Stunt Team (Mars, Lam Ching-ying, Alan Chui Chung-San, Lau Kar-wing, Casanova Wong...) et les doublures de Bruce Lee, Kim Tai-jong (Karaté Tiger), Chen Yao Po & Yuen Biao (Le Maître intrépide, L'Expert de Hong Kong) crédité Bill Yuen.
Game of Death exploite alors seulement treize minutes de rushes réalisés par Lee, Chow & Clouse recentrent l'histoire sur une superstar du film d'action, Billy Lo en lutte contre une bande de malfrats qui rackette le showbiz. Malmené et menacé à plusieurs reprises, Lo refuse de se plier à leurs exigences et finit par être victime d'une tentative d'assassinat. Sérieusement blessé, il décide de se faire passer pour mort pour mieux contre-attaquer ses agresseurs.
Au casting Hollywoodien, Gig Young (Le Réveil de la sorcière rouge, L'Odyssée du Hindenburg), Dean Jagger (Un homme de fer, L'Incroyable Alligator), Colleen Camp (Police Academy 2, Spenser Confidential), Hugh O'Brian (Le Tueur au visage d'ange, Jumeaux), Mel Novak (La Ceinture noire, Gangsters Incorporated), Roy Chiao (A Touch of Zen, Neige d'été), Bob Wall (La Fureur du dragon, Sidekicks), Dan Inosanto (L'Anti-gang, Justice sauvage), Kareem Abdul-Jabbar (Y a-t-il un pilote dans l'avion ?), James Tien (La Hyène intrépide, Lee Rock), Ji Han-Jae (Dynamique Dragon contre boxeurs chinois, Le Maître de Taekwondo) et la petite apparition de Chuck Norris (Portés disparus, Expendables 2 : Unité spéciale).
Tu es mort Carl Miller !
Vedette de cinéma et champion de kung-fu, Billy Lo est contacté par un certain Steiner, mandaté par le mystérieux docteur Land, pour participer à des combats truqués. Plusieurs fois roué de coups après son refus, Billy est finalement abattu pendant le tournage d'un film d'action. Mais, tandis que la foule se presse aux funérailles nationales de Billy, ce dernier qui n'a été que blessé au visage, mais totalement défiguré, se rétablit doucement et commence son enquête grâce à son ami journaliste Jim...
Où est le docteur !
Red Pepper !
Le restaurent Red Pepper !
Oui !
5 ans après sa mort son dernier combat ! Ça commence fort pour cette petite série B, un générique somptueux rendant hommage à l'acteur vedette disparu sous la merveilleuse musique composée par le célèbre compositeur John Barry ainsi que sa chanson thème Will This Be The Song I'll Be Singing Tomorrow ? chanté par l'actrice Colleen Camp également dans le générique de fin en forme d'adieu ! Cependant pour les aspects négatifs, les réals usent et abusent de stratagèmes affublant les doublures de postiches à lunettes noires, visage bandé ou déguisé dans l'ombre, casque de moto ou loupant délibérément les cadrages car les doublures ne font pas illusion une seule seconde face caméra, ils sont bien meilleurs dans les scènes d'actions à mimiques coachées par le Fat Dragon qui imite comme personne le petit Dragon ! Le montage insert maladroitement les expressions du visage de Bruce Lee d'après des plans ou petites et grandes séquences de ses précédents films et utilise plusieurs focus des rushes dans la pagode. Malgré tout l'action est au rendez-vous avec Sammo qui s'offre même un combat pour le titre face à Wall malheureux dans son vestiaire ! Les cascades motorisées par les cascadeurs australiens appelés pour l'occasion font prémisse à l'action eighties des polars de Hong Kong et patienté pour raccorder aux séquences d'anthologies chorégraphiées par le King en survête jaune, le duel aux nunchakus avec Inosanto, prises fatales avec Han-Jae et le final du Jeet Kune Do face au géant inconnu ! Un succès phénoménal avec nostalgie en France avec plus de 2,2 millions d’entrées, un cumul mondial à plus de 43 millions de dollars de l'époque dans plusieurs versions, la version Hongkongaise et l'internationale, cependant je garde une grande préférence pour la version René Chateau avec ses grands ciseaux dans le montage certes mais qui privilégie surtout l'action avec son doublage impeccable.
Qu'est-ce que tu dis ça !