Le drame théatral de Robert Hossein réunit chez un auteur à la mode (Jean Servais) des couples de notables en noeud papillon, de faux amis qui, d'emblée, s'envoient des mots d'esprit acerbes et méprisants, s'adonnent à un perfide "jeu de la vérité" en forme de règlements de compte raffinés. Ambiance délétère et hostilité renforcées par l'irruption du cynique et sibyllin Portrant (Paul Meurisse)
J'aurais voulu aimer ce jeu de massacre d'une bourgeoisie répugnante étalant ses turpitudes. Mais Hossein est bien maladroit. Sa mise en scène est théatrale, je l'ai dit, mais d'un genre lourdaud, à l'image d'une direction d'acteurs versant dans l'emphase. A trop vouloir souligner la médiocrité de ces notables et mondains, à force de dialogues incisifs mais sans finesse, Hossein et ses comédiens tombent dans la caricature et perdent tout crédit. On n'est pas plus convaincu lorsque le sujet vire
au drame criminel
alimenté par d'incessants et factices rebondissements dialectiques, grossièrement introduits.
En réalité, le seul mérite du film est de suggérer, volontairement ou non, à travers ces indécentes joutes une sorte de partouze verbale. Sombre, ténébreux, comme l'on souvent été les personnages interprétés par Robert Hossein, le film est un exercice de style assez vain, faute d'authenticité et de subtilité.