C’est l’adaptation du livre éponyme, publié à titre posthume (1943), de l’écrivain autrichien Stefan ZWEIG (1881-1942). Il a déjà été adapté au cinéma en 1960 par Gerd Oswald (1919-1989). L’histoire parait simple de prime abord : un notaire, Josef Bartok [Oliver MASUCCI, excellent, découvert personnellement dans « Enfant terrible » (2020) d’Oskar Roehler où il jouait brillamment le réalisateur Rainer Werner Fassbinder] est emprisonné par les nazis, suite à l’Anchluss de l’Autriche le 11 mars 1938, afin d’obtenir les codes des comptes de ses riches clients. Le film est éblouissant, d’une part, par la reconstitution de Vienne dans les années 1930’ (Zweig a quitté l’Autriche en février 1934 et, désespéré par la situation mondiale, s’est suicidé par ingestion de barbiturique à Petropolis au Brésil, 3 mois après son 60e anniversaire) et d’un paquebot transatlantique (photographie de Thomas Kiennast) et d’autre part, par la représentation de la folie de Josef Bartok, communicative au spectateur, désorienté entre les scènes réelles et/ou imaginées par le notaire.