Un an après Victor la Gaffe, remake de L'Emmerdeur qu'il n'a qu'écrit, Francis Veber voit son premier long-métrage, Le Jouet, être remaké par les Américains. C'est donc Richard Donner qui s'occupe de filmer Richard Pryor dans la peau du jouet humain acheté par un sale gosse de riche. La star afro-américaine des années 70/80 laisse donc exploser son talent comique en grimaçant, gesticulant et enchaînant les pitreries qu'on lui connait face à un copié-collé du film original qui a néanmoins l'intelligence de proposer un autre contexte. Enfin, y'avait que l'idée qui avait l'intelligence. Juste l'idée.
Parce que Le Joujou est un incroyable ratage qui déborde de maladresses... Incroyablement raciste sous plusieurs abords, le long-métrage nous fait écarquiller les yeux et ouvrir les oreilles plus d'une fois. Car si l'histoire reste la même du début à la fin, celle d'un journaliste sans le sou qui va devenir le jouet du fils de son patron, et que certaines séquences sont à peine remodifiées (comme la partie de baby-foot transformé en hockey sur table), c'est surtout dans des détails, des dialogues et d'autres éléments que le film va être d'une impressionnante maladresse.
Notre discret mais gaffeur François Perrin devient donc Jack Brown (notez déjà le nom), un Afro-Américain avide de billets verts, redoutant lui aussi le chômage et qui prône de partout que le journal dans lequel il travaille vire des noirs. Bref, subtilité bonjour. Ajoutez à cela des drapeaux de confédérés dans le bureau du richissime papa, une belle-mère aux boobs déployés, quelques jeux de mots vulgaires ("Master Bates", comprendre "masturbates"), des séquences qui en font des tonnes et vous obtenez un remake à l'Américaine : sale, vulgaire, sans panache ni réelle morale, un produit surfait qui ne fait même plus rire et touche encore moins un spectateur médusé devant tant d'ignominies. Bide intersidéral Outre-Atlantique et direct-to-video oublié de tous en France, Le Joujou est l'un des pires remakes de comédies françaises, une rareté dans le massacre en règle de notre humour à éviter sans recommandation.