Un jour d'après au gout fade de déjà vécu.

Le jour d’après est un résumé des relation homme femme, pas exhaustif mais représentatif sur bien des aspects. Il parle des déboires amoureux d’un petit directeur d’une boite d’édition, écrivain et critique, infidèle, et vivant sa vie sans trop se poser de questions sur ses actions ou leurs conséquences.

Cet homme simple, doué pour l’écriture mais immature et lâche dans ses relations, agis comme un enfant ayant le pouvoir d’un adulte. Un homme qui a besoin qu’une femme s’occupe de lui, le cajole et le rassure. Il ment sans grande conviction, se tait pour éviter toute confrontations, et ne se regarde jamais honnêtement lui-même, peut être par peur du dégout. Il est loin d’être un manipulateur vicieux, seulement un homme de plus faisant souffrir par son inconséquence ces femmes, qui par leur manque d’estimes d’elles-mêmes tombent amoureuses de lui qui sait trouver les mots simples pour qu’elles s’attachent.

C’est alors que cette femme, Areum, va rentrer dans sa vie et le questionner sur lui-même. En un jour, elle va lui faire voir la vie différemment. Elle est aussi écrivaine mais son non succès littéraire semble être le prix à payer pour son honnêteté, sa vertu, son courage et sa clairvoyance. Ses questions, sa venus, sa présence même aura su changer notre homme sans que celui-ci s’en rende compte. Sans même qu’il se souvienne d’elle lorsque quelques années plus tard elle revient le voir pour le féliciter pour un prix de littérature qu’il vient alors de recevoir.

J’ai l’impression que le seul propos de ce film est de décrire une situation assez classique, banale même, et en ça le film est réussi. Il est bien exécuté dans le banal, sans être non plus transcendant. L’utilisation du noir et blanc, et les longs plans séquences sur des dialogues, sans musiques, déjà utilisé par Hong Sang-Soo dans « Matin calme à Séoul », qui se rapproche de ce film par bien des aspects tant dans la forme que le propos qui tend à mon avis à faire une photographie d’une situation de la vie d’humains lambdas de classe moyenne sup, encore une fois banale, médiocre et ennuyante, mais représentative de la vie de beaucoup de personnes. Metro, boulot, resto, alcool, dodo.
Ce sont pour le moment les 2 seuls films de Hong Sang-Soo que j'ai vu mais j'ai l'impression que ce sont des thèmes récurent dans sa filmographie.

Les côtés méprisables et simples des humains ainsi que la vacuité de leur vie, sont rendus visibles grâce à cette réalisation lente qui laisse les silences, les pauses les sous-entendus, le poids des non-dits et du passé de chacun, axée sur des dialogues à 2 ou 3, quasi systématiquement de profil.
Nous observons. Nous ne sommes pas à la place des personnages.

La vie n'est pas extraordinaire tout le temps, elle n’est pas forcement rapide, elle est simple et pour beaucoup, ennuyante. Ce film en fait une photographie assez propre, mais neutre et il ne m’a pas marqué. Il est tout simplement sans charisme, à l’image de ses personnages à l’exception de Areum qui dégage une énergie innocente et pure, notamment grâce au très bon jeu de Kim Min-hee que nous avons déjà pu voir dans « Mademoiselle » dans la rôle de la dite mademoiselle.
Je risque d’oublier que j’ai vu « Le jour d’après », là où je me souviendrai plus de « Matin calme à Séoul » où Hong Sang-Su avait su donner un élément original au traitement de son sujet par la répétition de la même journée sous différents aspects, bien que l'absence de scénario ait pu rendre le tout un peu flou. (voir critique de « Matin calme à Séoul » pour plus de détails).