Abel et Caïn
Le cinéma d’exploitation italien a toujours aimé proposer des relectures des figures mythologiques, littéraires ou liturgiques. Le Jour de la haine s’inspire très clairement des personnages d’Abel et...
le 8 janv. 2025
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Le cinéma d’exploitation italien a toujours aimé proposer des relectures des figures mythologiques, littéraires ou liturgiques. Le Jour de la haine s’inspire très clairement des personnages d’Abel et Caïn. Deux frères (demi-frères plus exactement) aux personnalités opposées peuvent-ils se réconcilier ou sont-ils condamnés à s’exterminer l’un l’autre ? L’originalité du film est de s’appuyer sur des flashbacks et de miser sur le mélo. La mésentente entre les deux hommes, l’amour d’une femme et l’assassinat d’un père reviennent comme d’incessantes obsessions durant toute la première partie du film. Construit de façon originale, le récit met en place ses enjeux comme une tragédie. Une astuce évidente pour donner de la profondeur à une simple histoire de vengeance comme on en a vue cent dans le genre. La musique horripilante de Nora Orlandi qui aurait dû servir l’ensemble ne fait, en réalité, que renforcer l’aspect guimauve de cette première partie au discours trop naïf pour convaincre.
Curieusement, c’est lorsque le film retrouve, dans sa seconde partie, un discours plus ordinaire qu’il est davantage convaincant. Si on y retrouve les recettes habituelles (un chasseur de primes blasé, un truand filou, des hommes de mains cruels, des traîtrises à foison et des caisses d’or qui font tourner les têtes), les péripéties sont suffisamment nombreuses pour rendre le résultat vraiment intéressant à suivre. Paradoxalement, c’est dans cette partie que le portrait des deux principaux antagonistes est plus abouti. Le film, par ailleurs, parvient à atteindre sa cible par l’intermédiaire de ses deux interprètes. Gianni Garko (qui n’avait pas encore endossé le costume de Sartana dans sa formule finale) dégage une présence toujours aussi magnétique tandis que Claudio Camaso incarne avec brio un personnage fourbe et volontiers psychopathe.
Le résultat ne sort pas des sentiers battus. C’est même un petit western qui se regarde davantage pour ses acteurs que pour son histoire parfois inutilement alambiquée. La musique, omniprésente, ne cesse de relancer son unique thème. Quelques scènes bien pensées font le job mais on a quand même connu Ernesto Gastaldi et les frères Martino beaucoup mieux inspirés.
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le 8 janv. 2025
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