Une planète contre une tranche de radis blanc
Difficile de juger ce "Hoshi o Katta Hi", religieusement visionné dans l'antre du Musée Ghibli, étant donné la barrière de la langue, qui m'a laissé sur le bas côté scénaristique. Bien entendu, les images sont somptueuses - des paysages de campagne tranquille jusqu'à la mégalopole futuriste aux tours vertigineuses (registre finalement assez inhabituel pour Hayao Miyazaki) - la musique délicate accompagne bien ce carrousel d'images, et l'ambiance globale qui se dégage a quelque chose d'à la fois mélancolique et rassérénant.
Par défaut, la finesse de l'histoire tombe aux oubliettes. Ce n'est pas pour autant qu'on ne discerne pas des thématiques fortes. On devine une histoire d'enfance qui s'achève, de fuite de l'urbain étouffant, de la solitude induite. Le début semble s'aventurer vers une revisite du conte de Jack et le haricot magique, pour finalement s'aventurer sur un terrain qui lui est propre, où notre héros fait patiemment pousser... Une planète. Toutes les fantaisies d'animations sont alors possibles, quoique Miyazaki reste étrangement sage. La symbolique de cette dernière m'a cependant échappé (un parallèle entre la destinée du garçon en quête d'indépendance et celle de sa "plante cosmogonique" ?)
Bref, une merveille d'animation que ce "Hoshi o Katta Hi", le savoir faire tranquille du studio Ghibli chapeauté par son réalisateur phare accouche d'un résultat formel sans tâche, mais forcément l'essentiel m'a clairement échappé. Un court métrage que je me reverrai bien avec des sous titres (mais ce n'est pas demain la veille).