Appelée à s’éteindre, la belle muette chante ses derniers cygnes. Il est rare qu'un art s'éteigne sous nos yeux. Rideau.

Qu’est-ce que le cinéma ? Qu’est-ce que le propre du cinéma ? pourrait-on presque se demander comme on s’interroge sur le propre de l’homme.

Le théâtre est une suite de papotages entre des personnages s’émouvant de ce qui s’est passé et de ce qui pourrait arriver ; la peinture est une composition immobile qui fait trembler notre imagination comme la surface d’un lac altéré par le passage d’une barque ; la poésie est un art auquel, quand on s’y essaie, nous embarque et nous noie lâchement (cherchez pas la rime) ; le roman, une suite d’évocations habiles dont la structure plus ou moins uniforme tend à nous raconter une histoire dont on prend plaisir tout autant à relever ce qui nous correspond que ce qui concerne notre voisin ou un héros inaccessible… Et le cinéma alors ? S’il a commencé par être plus ou moins une forme de théâtre filmé d’un laconisme presque poétique, constitué parfois comme un tableau, évoquant plus qu’adaptant certaines œuvres de la littérature, il a petit à petit trouvé sa place dans la nourriture divertissante du public en expérimentant diverses techniques capables de déterminer, après échecs et espoirs, les contours d’un art qui allait dévorer son siècle comme le roman avant lui. Les domaines de recherche privilégiés ont toujours été le montage et le découpage technique. Normal, c’est au fond ce qui structure la « grammaire cinématographique ». Mais ce qui est aujourd’hui évident ne l’était bien sûr pas à l’époque où tout cela s’est mis en place...

Commentaire complet à lire sur La Saveur des goûts amers

——————————————————————

À retrouver sur La Saveur des goûts amers :

En rab :

Limguela_Raume
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les Pinaculaires, Georg Wilhelm Pabst et Top Films allemands

Créée

le 23 oct. 2023

Critique lue 158 fois

1 j'aime

Limguela_Raume

Écrit par

Critique lue 158 fois

1

D'autres avis sur Le Journal d'une fille perdue

Le Journal d'une fille perdue
Rawi
9

Critique de Le Journal d'une fille perdue par Rawi

Nous sommes plongés dans l'Allemagne du début du siècle dernier au sein d'une famille bourgeoise et aisée. La jeune fille de la maison, Thymiane, charmante, jolie, douce et bien élevée. Elle est...

Par

le 9 déc. 2013

36 j'aime

5

Le Journal d'une fille perdue
NoDream
10

Louise, fascinante et­ troublante.

La beauté silencieuse : Je n'aurais qu'un mot­ : F A S C I N A N T ­! Fascinantes la pureté­ et la beauté de Louise Brooks. Fascinant ­son regard de braise,­ tour à tour innocent­, d'une douceur...

Par

le 26 sept. 2017

32 j'aime

15

Le Journal d'une fille perdue
Sergent_Pepper
9

« Ein wenig mehr Liebe und niemand kann verloren sein auf dieser Welt »

Festival Sens Critique 3/16. Chef d’œuvre du récit d’initiation, Journal d’une fille perdue est la preuve éclatante de la maitrise absolue de toute la grammaire cinématographique dès le plus jeune...

le 11 déc. 2013

30 j'aime

6

Du même critique

Parasite
Limguela_Raume
9

Amérite

Parasite, c'est un peu Mademoiselle (Park) délivré de son érotisme durassien et se rapprochant à la fois de Molière et de Shakespeare : du sang et des fourberies. Il y a une fable amusante dans...

le 14 juin 2019

7 j'aime

Printemps précoce
Limguela_Raume
9

Saveur précoce

Ozu ou l'incommunicabilité heureuse. Être là et savoir s’en contenter. Comme la triste vitalité d’un saule.Il y a quelque chose de reposant chez Ozu : où sont donc passés les personnages...

le 26 oct. 2023

7 j'aime

Le Grand Meaulnes
Limguela_Raume
6

Le Savoureux Meaulnes

L’histoire d’une mouche myope partie à la recherche de ses lunettes. Le Grand Meaulnes attend sa grande adaptation.Étrange film que voilà. On dirait l’histoire d’une mouche myope partie à la...

le 23 oct. 2023

6 j'aime