It's Raining Men.
Publié en 1996, le best-seller de Helen Fielding se devait forcément d'atterrir sur grand écran, le roman ayant un fort potentiel de comédie romantique. Ce sera chose faite en 2001, l'héroïne peu sûr...
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le 1 juin 2016
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Resituons ce fameux "journal" dans la liste des critiques de ces "fameuses" comédies britanniques déjà rédigées.
Dans l'ordre de sortie des films
"Un poisson nommé Wanda"(1988) qui ne m'a pas franchement passionné.
"Trois mariages et un enterrement" (1994) que je n'ai pas du tout apprécié,
"Coup de foudre à Notting Hill (1999) que j'aime bien (pas encore commenté)
"Love actually"(2003), assez moyennement apprécié,
Dans la catégorie, il me restait à voir "Le journal de Bridget Jones" (2001).
Déjà, il y a un truc qui ne va pas. C'est une comédie, un film comique et je n'ai pas ri une seule fois. Probablement, un blocage du nerf zygomatique chez moi (je ne connais rien à l'anatomie). À moins que ce soit bien autre chose … Oui, je l'ai déjà évoqué à plusieurs occasions … Je suis incapable de rire de quelqu'un dans l'embarras. Attention, pas n'importe quel embarras.
Je résume le film à ma façon. Une jeune femme, trentenaire, n'a toujours pas trouvé "chaussure" à son pied. Malgré ses efforts, sa volonté toujours neuve de vouloir plaire. Malgré sa gentillesse. Sa famille, sa mère, les gens en général, se foutent (méchamment) de sa gueule, l'invitent à des soirées uniquement composées de couples, etc. Quand elle décroche enfin la timbale (traduction, elle rencontre le sémillant Hugh Grant), c'est pour se prendre une méchante veste.
Eh bien, ça me rappelle cette insupportable et humiliante tradition de nos campagnes françaises où les jeunes femmes célibataires de 25 ans se faisaient coiffer à la sainte Catherine (25 novembre) pour trouver dare-dare un mari et éviter l'infâmante étiquette …
Et dans ce film, j'avais l'impression de voir cette femme (Renée Zellweger) vivre à peu près la même chose dans un registre résolument comique. Sauf que (à cause probablement de mon nerf zygomatique défaillant), je suis incapable de rire.
Maintenant que j'ai bien cassé l'ambiance, je dois avouer qu'il y a aussi des choses fort intéressantes dans ce film.
D'abord, la cinéaste, Sharon Maguire, stigmatise, en creux, une société de l'apparence, de la norme. Les canons de beauté féminine, par exemple, qui laissent certaines femmes sur le côté de la route. Ou, si elles s'y accrochent, les rendent ridicules. La norme. Une femme doit être mariée et, mieux, avoir un enfant. Ah, la belle et bonne "blague" de faire tic-tac en tâtant le ventre de sa femme enceinte …
Une autre forme d'apparence apparait sur l'aspect professionnel de notre joyeuse donzelle qui, avouons-le, n'est pas au top. Entre les discours bafouillés et les réponses cons sur "El niño qui passera de mode". Et pourtant elle fera le buzz en montrant sa culotte sur la colonne de la caserne des pompiers … L'apparence, toujours, l'apparence …
Un des héros du film s'appelant "Darcy", on pense immédiatement à "Orgueil et Préjugés" où les deux Darcy montrent également le même dédain face à Bridget ou Elisabeth, avant, tous les deux, de tomber amoureux. En creusant un peu, on peut même dire que "Le journal de Bridget" pourrait passer pour une adaptation modernisée du roman d'Austen.
Au final, décidément, la comédie romantique moderne anglaise ne matche pas vraiment avec moi. D'abord on charge trop la barque du personnage de Bridget (elle picole, s'habille comme un sac, fume, drague, ne sait pas causer et laisse trainer son journal intime) même si la performance d'actrice n'est pas à remettre en cause.
Et puis, disons-le au risque de recevoir les foudres de tout le monde. Ça me gave grave (histoire de montrer que je peux parler "djeun"), de voir ce cliché que tous les hommes ne sont que d'infâmes salauds (y compris, le sémillant Hugh Grant) (y compris l'oncle qui met la main aux fesses de Bridget) même si les femmes en sont résolument accros …
Créée
le 1 juil. 2024
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