Il s'agit d'un film policier d'environ deux heures. L'histoire se déroule à la toute fin du 19 ième siècle et s'inspire de faits réels. Le scénario est riche abordant de nombreux thèmes de réflexion. Bouvier se fait renvoyer de l'armée et dans la foulée il est rejetée par la femme qu'il aime. Il tire sur celle qui s'est refusée à lui avant de se tirer une balle dans la tête. Après un court séjour à l'asile de Dôle, il est mis à la porte ... C'en est trop pour lui et il devient cheminot, c'est à dire qu'il chemine sur les chemins de France. Le problème c'est qu'il laisse sur son parcours des cadavres . . . Il est devenu un tueur en série ! La seconde partie du film se déroule en Ardèche, magnifiquement filmée. Les paysages et les décors sont excellents, l'immersion dans cette magnifique région est très réussie. Le juge Rousseau qui y exerce a des méthodes novatrices utilisant les techniques modernes de l'époque. Il fait des recoupements, il utilise les portraits photographiques ... notamment. Le mouvement anarchiste est largement évoqué, Bouvier se réclamant de cette mouvance. En arrière plan de l'intrigue principale il y a aussi une réflexion politique sur la justice au service des puissants. Il y a aussi l'antisémitisme ambiant et l'affaire Dreyfus qui a secoué l'opinion publique de l'époque. L'interprétation est un point fort du film avec Philippe Noiret dans le rôle de Rousseau et Michel Galabru génial dans le rôle de Bouvier. Il y a aussi quelques très bons seconds rôles avec Isabelle Huppert, Jean Claude Brialy, Yves Robert, Gérard Jugnot ...