Retir tes Moccassins.

1957 voit diffusé sur les écrans trois films de Samuel Fuller force est de reconnaitre que ça fait beaucoup en une seule année, d'autant que dans ces productions figure le film 40 tueurs qui est totalement opposé dans la réalisation à ce film de Fuller. Si l'un est visuellement audacieux et inspiré(40 tueurs) l'autre est fort classique (Le Jugement des flèches) on a vraiment du mal à reconnaitre le style de Fuller, la réalisation est trop passe partout ici.

A la fin de la guerre de sécession un soldat sudiste qui n'accepte pas la reddition décide de tout quitter pour partir en territoire indien. Ce soldat interprété par Rod Steiger va se trouver confronté à une autre culture que celle qu'il a connue jusqu'alors. Les coutumes des sioux lui semblent mieux adaptées et surtout semblent mieux convenir à cet homme dont les repères ont été emportés par la guerre. C'est d'ailleurs étrange de vouloir découvrir un autre peuple quand on sait que le personnage s'est battu pour garder l'esclavage. Mais dans cet avenir qu'il cherche à vivre autrement au contact d'un autre peuple qu'il découvre, il va être rattrapé par la venue de soldats nordistes, qui sont aussi devenu les représentants armés de la nation américaine qu'il renie. Avec ces soldats s'annonce le retour du conflit entre deux nations.

Fuller fait tout de même pas mal de raccourcis dans son scénario pour faire arriver son personnage ou il le veut, le stratagème saute trop aux yeux pour ne pas poser problème. La rencontre avec le vieil indien est sommairement amené, bon le personnage reste tout de même amusant, surtout lorsque ce vieil homme parle des jeunes de sa tribu en disant qu'ils n'ont plus aucun respect des anciens. Cette rengaine des vieux qui parlent des jeunes doit être aussi vieille qu'est le monde, on l'entend depuis toujours. Si le sujet du Jugement des flèches n'est pas mauvais, il est difficile de se sentir impliqué dans ce que montre le réalisateur, on voit bien les intentions qu'il veut placer dans son film. Il parle d'une fuite de son personnage qui ne sert pas à grand chose puisque ou qu'il aille il va retrouver le même schéma qui est celui de la nature humaine donc autant être chez soi.