C'est une affirmation plutôt banale, certes, mais tellement vraie : Le temps n'a aucune d'emprise sur Charlie Chaplin et ses œuvres.
Le Kid, son premier vrai long-métrage, se révèle d'abord, être d'une grande richesse, quelle soit émotionnelle, comique ou même intellectuelle. Chaplin parvient à passer d'un de ces registres à l'autre avec aisance et fluidité, et on ressent toutes sortes de sensations. L'histoire de ce jeune orphelin et du vagabond qui l'a recueilli est aussi simple que belle et attendrissante, alors que de nombreuses séquences sont mémorables et inoubliables, que ce soit "l'arnaque" du vitrier, la couverture de Charlot, son rêve ainsi que la poésie qui traverse l'écran d'un bout à l'autre de la pellicule.
Ce dernier use à merveille du burlesque ou encore de gags à répétitions, et toutes les touches d'humour fonctionnent parfaitement. Et puis Le Kid c'est aussi Jackie Coogan, inoubliable et charmant dans le rôle d'orphelin, et c'est à travers lui que la réflexion sociale de Chaplin passe. Ce dernier à lui-même un rôle très touchant où il va sentir naître un sentiment paternel (alors qu'il venait de perdre son fils dans sa vraie vie). La mise en scène est simple et tendre, on vit, avec eux, cette histoire et Chaplin se montre particulièrement fluide et adroit derrière la caméra, ainsi que dans l’utilisation des effets spéciaux et des musiques.
Chaplin propose avec Le Kid une immense œuvre, à la fois belle, bouleversante et drôle, il se montre humain et tendre, démontre une incroyable créativité, tant dans le fond que la forme, et on n'est pas près d'oublier son visage ainsi que celui de Jackie Coogan, qui resteront à jamais gravé dans les mémoires.