Tiens, un nouveau blockbuster dystopique tiré d’une trilogie de bestsellers pour « jeunes adultes »… Ne grimacez pas tout de suite, The Maze Runner (Le Labyrinthe en France) a plus d’un tour dans son sac.


Amnésique et terrifié, Thomas se réveille dans un ascenseur en route vers la surface. Là-haut, il rencontre un groupe d’adolescents organisé en petite société, dans une grande cour boisée encadrée de gigantesques murs. Au-delà : le labyrinthe. Chaque jour, des « coureurs » partent l’explorer pour tenter de trouver une issue.


Un postulat de départ franchement excitant, non ? The Maze Runner adapte le bouquin de l’Américain James Dashner paru sous le titre L’Epreuve en France. Deux suites plus une préquelle complètent la saga et un deuxième film est déjà en préproduction. Ils ne perdent pas de temps !


À la réalisation, un illustre inconnu du nom de Wes Ball, qui n’a pas encore sa propre page Wikipedia. Jusqu’à présent, le gars avait principalement bossé dans les effets numériques et l’animation. Il est toutefois l’auteur de trois courts métrages, notamment Ruin (2011). Graphiquement impressionnant mais un peu creux – l’histoire se résume à une course-poursuite entre un motard et un drone dans une métropole abandonnée –, ce film d’animation de 8 minutes est quand même parvenu à attirer l’attention de la Fox qui en a acquis les droits… avant de confier à Wes Ball la mise en scène de The Maze Runner. Une bonne nouvelle quand on sait que Catherine Hardwicke (Twilight) devait originellement s’en charger. Ouf.


Pour décrire son film, le réalisateur évoque une rencontre entre Sa Majesté des Mouches et Lost. On pourrait aussi le rapprocher du Cube de Vincenzo Natali (1997), qui mettait en scène un groupe de personnes devant collaborer pour s’échapper d’un labyrinthe mortel. Celui de The Maze Runner possède néanmoins une spécificité : il est peuplé de créatures vicelardes, les « griffeurs ».


Contrairement aux récentes adaptations de littérature jeunesse qui aiment prendre leur temps pour mettre en place leur univers, The Maze Runner s’avère étonnamment ramassé avec ses 113 minutes. A titre de comparaison, les deux premiers Hunger Games durent plus de 140 minutes, The Mortal Instruments 130, Divergent 139, et entre 130 et 161 minutes pour les Harry Potter. Passée l’introduction et l’inévitable plantage de décor, le film de Wes Ball mène donc son récit tambour battant, enchaînant les péripéties sans véritable temps mort.


Le revers de la médaille, c’est qu’il ne reste plus beaucoup d’espace pour développer la psychologie des personnages (qui n’ont peut-être pas grand-chose à raconter, étant tous amnésiques…). Par exemple, le personnage de Thomas évolue à vitesse grand V de manière assez peu crédible : d’abord terrifié, il s’insurge vite des règles de la communauté, devient téméraire (=suicidaire) et enfin leader du groupe. Tout ça en quelques jours.


Autre conséquence du rythme effréné du film : le mystère entourant le fonctionnement du labyrinthe ne fait pas long feu, ce qui gâche un peu les efforts des artistes qui lui ont donné un look vraiment saisissant, une sorte de ville post-apo aux proportions titanesques, faite de béton, de métal et de végétation envahissante (le tout avec un budget serré de 34 millions de dollars).


N’hésitant pas à maltraiter ses personnages voire à en trucider certains, The Maze Runner se montre particulièrement sombre dans son approche, sans parler du look cauchemardesque plutôt réussi des « griffeurs » qui provoquera sans doute quelques frissons. Après, PG-13 et public adolescent oblige, la violence reste modérée et rien de très graphique n’est présenté à l’écran.


L’atmosphère n’en est pas moins pesante et le ton sérieux, sans toutefois abuser de répliques grandiloquentes (on assiste quand même à quelques dialogues clichouilles du genre : « - Tiens, donne ça à mes parents quand tu sortiras du labyrinthe… - Non mec, tu leur donneras toi-même »). Quelques rares touches d’humour ponctuent l’aventure, comme lorsqu’une fille déboule par l’ascenseur pour la première fois et qu’elle se réfugie en haut d’un arbre, bombardant les ados avec tous les projectiles qui lui passent par la main.


Du côté du casting, pas d’immense star mais quelques trombines déjà aperçues à la télévision, notamment l’acteur principal Dylan O’Brien (Stiles Stilinski dans Teen Wolf), Thomas Brodie-Sangster (Jojen Reed dans Game of Thrones) et Kaya Scodelario (Effy Stonem dans Skins). Aucune véritable faute de goût puisqu’au final, chacun prend son rôle à cœur et se montre convaincant. Le fait de choisir des acteurs plus âgés que les personnages qu’ils interprètent, et donc potentiellement plus expérimentés, s’avère payant.


À défaut d’être particulièrement original, le twist final fait son petit effet et annonce un deuxième volet prometteur d’une toute autre nature. S’il ne deviendra sans doute jamais un classique de la SF, The Maze Runner tient la route et peut se targuer d’avoir une vraie identité visuelle. C’est déjà bien.


(http://www.dailymars.net/critique-de-the-maze-runner-de-wes-ball/)

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le 21 sept. 2014

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Arthur Bayon

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