Dans la longue série des récits dystopiques à destination des adoleschiants boutonneux, voici venir The Maze Runner, premier volet d'une trilogie annoncée (à moins que le troisième volet ne soit scindé en deux), adaptée des écrits de James Dashner.
Croisement entre Sa Majesté des mouches et Cube, The Maze Runner intrigue dans un premier temps (les toutes premières minutes accrochent bien), proposant un univers mystérieux qui donne envie d'en savoir plus, même si tout cela s'avèrera bien prévisible finalement. N'ayant jamais lu le bouquin à l'origine, je ne saurais dire si le film de Wes Ball y est fidèle ou pas.
Toujours est-il qu'au bout de dix petites minutes, The Maze Runner fini par devenir limite soporifique, tant le spectacle promit tarde à venir. Au lieu de ça, le récit privilégie de longs tunnels de dialogues creux et une galerie de personnages affreusement lisses, dont on se fout royalement. Faute d'écriture, le film passe complètement à côté d'une réflexion intéressante sur la notion de groupe et sur la survie, ne proposant que des protagonistes schématiques et sans saveur, interprétés par un casting bien trop propre.
Si l'orientation grand public excuse certaines zones passées sous silence (on parle quand même de jeunes hommes coincés ensemble plusieurs années durant, c'est quoi cette chasteté ???) et si l'on évite judicieusement toute romance, on ne pourra que déplorer l'emploi purement commercial du seul élément féminin. Censée apporter à un ensemble bien mou une certaine tension, la jeune demoiselle ne sert strictement à rien et aurait très bien pu être incarnée par un homme.
Si The Maze Runner ne propose pas grand chose de réellement motivant pour ne pas bailler deux ou trois fois, tout n'est cependant pas à jeter dans cette entreprise. Correctement torché, le film étonne même quand il fait appel à une brutalité inattendue (plusieurs ados y passent sauvagement) ou à un fond extrêmement pessimiste. Des petits rien qui empêchent ce premier volet de sombrer totalement dans l'oublie même si la suite des événements ne me parait pas bien bandante.