Dans la longue série des récits dystopiques à destination des adoleschiants boutonneux, voici venir The Maze Runner, premier volet d'une trilogie annoncée (à moins que le troisième volet ne soit scindé en deux), adaptée des écrits de James Dashner.


Croisement entre Sa Majesté des mouches et Cube, The Maze Runner intrigue dans un premier temps (les toutes premières minutes accrochent bien), proposant un univers mystérieux qui donne envie d'en savoir plus, même si tout cela s'avèrera bien prévisible finalement. N'ayant jamais lu le bouquin à l'origine, je ne saurais dire si le film de Wes Ball y est fidèle ou pas.


Toujours est-il qu'au bout de dix petites minutes, The Maze Runner fini par devenir limite soporifique, tant le spectacle promit tarde à venir. Au lieu de ça, le récit privilégie de longs tunnels de dialogues creux et une galerie de personnages affreusement lisses, dont on se fout royalement. Faute d'écriture, le film passe complètement à côté d'une réflexion intéressante sur la notion de groupe et sur la survie, ne proposant que des protagonistes schématiques et sans saveur, interprétés par un casting bien trop propre.


Si l'orientation grand public excuse certaines zones passées sous silence (on parle quand même de jeunes hommes coincés ensemble plusieurs années durant, c'est quoi cette chasteté ???) et si l'on évite judicieusement toute romance, on ne pourra que déplorer l'emploi purement commercial du seul élément féminin. Censée apporter à un ensemble bien mou une certaine tension, la jeune demoiselle ne sert strictement à rien et aurait très bien pu être incarnée par un homme.


Si The Maze Runner ne propose pas grand chose de réellement motivant pour ne pas bailler deux ou trois fois, tout n'est cependant pas à jeter dans cette entreprise. Correctement torché, le film étonne même quand il fait appel à une brutalité inattendue (plusieurs ados y passent sauvagement) ou à un fond extrêmement pessimiste. Des petits rien qui empêchent ce premier volet de sombrer totalement dans l'oublie même si la suite des événements ne me parait pas bien bandante.

Gand-Alf
4
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Littérature pour jeunes cons boutonneux au cinéma., Instant cinéma 2015. et 2014.

Créée

le 7 nov. 2015

Critique lue 976 fois

38 j'aime

Gand-Alf

Écrit par

Critique lue 976 fois

38

D'autres avis sur Le Labyrinthe

Le Labyrinthe
Vivienn
6

Sa Majesté des Morts

"Le Labyrinthe" c’est, à l’origine, un roman de James Dashner, premier tome de la trilogie "The Maze Runner" ("L’Épreuve" en français), publiée à peu près en même temps qu’"Hunger Games". Pourquoi...

le 26 sept. 2014

181 j'aime

30

Le Labyrinthe
Swzn
2

C'est pas ma salle, mon colonel.

A la base, je devais aller voir John Wick. Des flingues, des russes, des bars à putes, un chiot et Keanu Reeves, la recette toute-prête pour se vider le cerveau. Manque juste la pizza et la bière...

Par

le 1 nov. 2014

138 j'aime

24

Le Labyrinthe
SpyRiteFr
7

Pourquoi il n'est pas si mauvais ?

C'est assez simple. En allant au cinéma, on s'attend pas à un grand film. La principale différence entre ce film et Hunger Games ou autre, c'est la prétention. Le film ne se vend pas pour ce qu'il...

le 16 oct. 2014

69 j'aime

1

Du même critique

Gravity
Gand-Alf
9

Enter the void.

On ne va pas se mentir, "Gravity" n'est en aucun cas la petite révolution vendue par des pseudo-journalistes en quête désespérée de succès populaire et ne cherche de toute façon à aucun moment à...

le 27 oct. 2013

269 j'aime

36

Interstellar
Gand-Alf
9

Demande à la poussière.

Les comparaisons systématiques avec "2001" dès qu'un film se déroule dans l'espace ayant tendance à me pomper l'ozone, je ne citerais à aucun moment l'oeuvre intouchable de Stanley Kubrick, la...

le 16 nov. 2014

250 j'aime

14

Mad Max - Fury Road
Gand-Alf
10

De bruit et de fureur.

Il y a maintenant trente six ans, George Miller apportait un sacré vent de fraîcheur au sein de la série B avec une production aussi modeste que fracassante. Peu après, adoubé par Hollywood, le...

le 17 mai 2015

212 j'aime

20