J’ai trouvé ce film très bouleversant, atypique, intelligent et beau.
L’histoire est très forte pour moi, car c’est un bel hommage au courage, à la liberté individuelle et au véritable amour. Et j’ai beaucoup apprécié son côté à la fois intimiste et universel, ainsi que sa grande sensibilité et sa grande finesse.
Malgré les apparences, ce film n’est pas manichéen. Aucun personnage exceptée Ophélia n’est l’archétype d’un personnage de conte de fée, même Vidal.
Il est à la fois très simple et très complexe. Les scènes réalistes sont confrontées à des scènes oniriques en permanence. La violence du monde réel se retrouve dans l’univers magique de la petite fille de manière atténuée. Un dialogue non dissonant s’établit entre le réalisme et le fantastique. Tout le long du film, il subsiste un doute pour déterminer la part de lucidité de l’enfant et la réalité de ce qu’elle voit. S’est-elle inventé un monde parallèle ou est-elle réellement une princesse ? La fin ne nous le dit pas. Chacun est libre d’interpréter. En même temps, l’imaginaire est celui d’une petite fille de 10 ans avec la certaine simplicité qu’il implique.
Un univers très riche, cohérent et érudit. Par exemple des références esthétiques et scénaristiques implicites à l’univers du paradis terrestre et au monde de Satan peuvent être perçues. Le monde humain est vu comme un lieu d’apprentissage par le biais de la souffrance. Ce film comporte une dimension philosophique et religieuse.
J’ai vraiment adoré la confusion rêve réalité, fait de manière très fine, sans qu’il y ait des incohérences. Du point de vue psychanalytique, il est aussi très intéressant.
Techniquement ce film est remarquable selon moi. Rien n’est laissé au hasard. Une mise en scène et des images d’une grande qualité. Une musique très belle.
L’interprétation des acteurs qui jouent les personnages principaux est à la hauteur des qualités esthétiques et scénaristiques de ce film.
Une certaine violence, tant psychologique que physique y apparait. Cette violence n’est toutefois pas gratuite. Elle montre le mal et la cruauté d’une manière très réaliste. Beaucoup de sensibilité et de douceur en même temps.