Le labyrinthe de Pan est la version dark de Labyrinthe de Jim Henson. Outre le titre, les deux films ont en commun l'histoire d'une jeune fille qui s'invente un univers féérique, peuplé de créatures imaginaires, pour échapper à sa réalité.
Ici, cet univers fait souvent référence au milieu in utero tout en faisant écho au quotidien dramatique d'Ofelia. En effet, au-delà de l'aspect horrifique des épreuves qu'elle subit, la tonalité sombre du film est due au contexte historique et à la cruauté de Vidal, capitaine franquiste et beau-père d'Ofelia. La dramaturgie est accentuée par la grossesse compliquée de sa mère qui l'isole davantage.
On pourrait alors regretter un manichéisme évident, mais élégamment compensé par l'ambigüité du personnage du faune pour lequel un doute à propos de la sincérité de ses motivations subsiste jusqu'à la scène finale.
Alors que dans Labyrinthe, Sarah bascule dans un monde complétement fantasmé, Le labyrinthe de Pan repose plutôt sur l'incursion du fantastique dans le réel. Les transitions de séquences et certaines conséquences sèment le trouble dans l'esprit du spectateur pour discerner le vrai du faux. Chacun a alors sa propre interprétation.
Pour ma part, je suis fasciné par ce film aux qualités esthétiques et de mise en scène certaines, bercé par la tendre ritournelle musicale.