Le Labyrinthe de Pan par dauphin_discret
Espagne, 1944. Dans la guerre entre l'armée franquiste menée par un général sadique et la résistance de quelques maquisards, une jeune fille découvre un monde fantastique dont elle serait l'héritière.
Curieux film mêlant l'imaginaire presque burtonien du réalisateur à la description historique du fascisme espagnol, Le Labyrinthe de Pan est un superbe conte pour adultes aux accents gothiques.
D'une tristesse et d'une mélancolie profondes, le film plonge le spectateur dans un double cauchemar, vécu par la jeune héroïne. Deux figures émergent, le général Vidal et le faune gardien du monde souterrain : deux monstres, l'un ignoblement humain et l'autre bienveillant et inquiétant, tous deux magistralement interprétés par Sergi Lopez et Doug Jones.
Del Toro ne nous épargne pas la violence parfois insoutenable du monde réel, entre tortures et fusillades, à tel point que l'on pourrait (ou voudrait) croire que tout cela n'est qu'un terrible rêve. D'ailleurs, le film évoque à plusieurs reprises le magnifique et onirique Mulholland Drive quant au fantasme et à l'imagination en tant qu'échappatoires. Mais en dire plus serait gâcher une si belle histoire sur une innocence violée, il faut donc se taire et laisser le film marquer les esprits.
Car le spectateur, lui, ne sort pas indemne de ce conte réaliste et cruel.