Laby(te)rinthe de pasions
Voyez, en gros, ce film est aussi subtile que le titre que j'ai donné à cette critique : de la dentelle en aluminium. Oui, ça fait mal !
Almodovar vit la Movida, il la croque à pleines dents, et dans tous ses excès. Mais il veut la montrer aussi, montrer à l'Espagne entière, et au monde, ce qu'est la Movida madrileña.
Pour cela on ne peut pas lui en vouloir et le film est peut-être "à voir", rien que pour l'idée qu'il nous permet de nous faire de la société, et particulièrement de la jeunesse, de l'époque.
Oui mais voilà il y a un problème : c'est le second film de Pedro, et il ne trouvera que plus tard la subtilité dont il peut faire preuve. Si si, je vous jure, ça lui arrive ! (bon ok, pas souvent)
Et nous voilà donc plongés, comme pour "Pepi, Luci, Bom", au coeur des extravagances madrilènes, avec des images que mon chien aurait rendues plus belles.
Les acteurs... et bien c'est à peu près la même chose : il semble qu'il s'agisse juste pour Almodovar de faire passer le message ("la décadence, putain ça fait du bien, et on emmerde ceux qui sont pas d'accord"), et que le jeu importe bien peu. En effet, mon chien, toujours lui, aurait bien mieux interprété la plupart des dialogues.
Et donc, que dire ?
Il faut l'avoir vu, selon les éminents spécialistes civilisationistes de la fac, parce que c'est grâce à ce genre de film que l'on peut comprendre l'esprit de la Movida quand on ne l'a pas vécu... Certes, là on comprend bien.
Cependant, je ne pense pas que parce qu'on a un unique et simple message à faire passer ("on baise et on s'en fout"), on soit pour autant obligé de négliger le reste. Ce n'est pas parce qu'on est videur de truites que l'on doit repeindre le plafond avec les entrailles sous prétexte que seule compte le poisson débité, et pas les conditions dans lesquelles cela est fait.
... A moins... à moins que justement le message soit là : "J'ai dit ce que je voulais sur la Movida, le reste ne compte pas, et si l'image et les dialogue sont a chier, et bien idos a la mierda".
Mais cette réponse ne me satisfait pas. Ce n'est pas parce qu'on est videur de truites que l'on doit repeindre le plafond avec les entrailles sous prétexte que seule compte le poisson débité, et pas les conditions dans lesquelles cela est fait.
Voilà, c'est un cinq bien cher payé, parce que j'en tire une vision utile pour mon cursus.