Dans les années 30, au Japon, Tomiko exerce un métier particulier : celui de receveuse de bus. Niitaka, homme mystérieux qui est possiblement un serial killer tuant ses fiancées et dont l’amie de Tomiko en a potentiellement fait les frais. Tomiko va donc essayer de se rapprocher de Niitaka pour le percer à jour.
Tomiko est excellement interprétée par Rena Komime. Tomiko est un personnage complexe. Comme elle le dit elle-même « J’ai eu une vie malheureuse et solitaire » et c’est sans doute pour cela que ce Niitaka représente pour elle une vraie fascination et une possibilité d’échapper à son quotidien monotone. Effectivement, au départ, elle voyait le métier de receveuse de bus comme son rêve mais la réalité l’a rattrapé et comme elle conseille à son amie « Ne deviens jamais receveuse de bus ». Son investigation de Niitaka se transforme ensuite peu à peu en une passion destructrice. Tomiko est et demeure un personnage fermé et profondément dépité. Elle doute et nous avec, peut-elle être heureuse ?
C’est un excellent film dont la splendeur ne vient pas simplement de l’histoire mais aussi de la mise en scène ! Celle-ci est somptueuse ! Dans un parfait noir et blanc, on est téléporté dans cette époque. Certaines scènes sont lentes, silencieuses mais créent une vraie tension nous happant dans ce film à la recherche du mystère de Niitaka. Le brouillard ou les ombres dissimulent des choses comme lors de la rencontre avec Niitaka. Les gros plans sur Tomiko sont suffisants pour nous transposer dans celle-ci et nous faire percevoir tous les dilemmes auxquels elle doit faire face. On se souviendra longtemps des musiques de Onogawa comme par exemple lors de la première scène ou encore quand elles savent se montrer plus sinistres comme lors des moments de tension.
Ce film avec une dimension parfois onirique impressionne à tous les niveaux par sa mise en scène ! Un chef d’œuvre !
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