"Ne deviens jamais poinçonneuse de bus"
Fascinant titre que "Le labyrinthe des rêves". Or il ne s'agit en rien d'un film sur l'inconscient. Le rêve, on est ici de plein pied dedans. Un rêve ou plutôt un doux cauchemar ouaté. Avec son scénario qui tiendrait sur une carte postale, ce film de Sogo Ishii (qui se fait désormais appeler Gakuryu), ordinairement plutôt connu pour ses oeuvres punks et violentes, imprime un trouble insaisissable sur la pellicule. Car, loin de le cantonner au catalogué genre des "films contemplatifs" (ce qui, en soi, veut tout et rien dire à la fois), on a affaire ici à une atmosphère lugubre magnifiée par un noir et blanc tout en contrastes forts - un film d'ambiance, comme un rêve dont on se souviendrait mal.
Un long-métrage sybillin, impénétrable, qui n'en fait jamais trop et pendant lequel on ne s'ennuie jamais, captivés par cette ambiance inquiétante. Un film beau comme un haïku désespéré.