Chronique d'une mauvaise adaptation

La presse américaine a plus ou moins descendu en flèche le second épisode de la saga The Maze Runner, adapté des livres de James Dashner. Et les bande-annonces me laissaient avec quelques craintes. J'avais toutefois l'intime espoir que ce n'était que de la mauvaise foi de leur part ! Si le deuxième film est de la même qualité que le premier, voire mieux, comment pourrait-il me décevoir ? Et c'est alors que le drame s'est produit : j'ai été voir The Maze Runner : The Scorch Trials. Voici la chronique d'un film qui n'aurait jamais dû voir le jour !

Mais avant que vous ne soyez choqués par mes propos, je tiens à préciser certaines choses. J'ai été voir au cinéma le premier film, qui m'avait plutôt convaincu et intrigué ! Et à la suite de recommandations d'une amie, je me suis mis à la lecture...mais directement avec le tome 2. Je n'ai donc toujours pas lu le premier, mais cela importe peu. Je crois facilement pouvoir vous affirmer que c'est mon épisode préféré (entre le premier film, et le troisième livre donc) ! Le trois est vraiment très sympa également, mais j'ai préféré l'ambiance du deux, son côté No Man's Land. Il m'a d'ailleurs fortement fait penser à Mad Max, ou encore au jeu The Last of Us. Deux œuvres que j'affectionne tout particulièrement. J'adore les péripéties, les mystères qui entourent l'intrigue, le développement des personnages et leur réactions face à des choix parfois difficiles à prendre. Bref, j'avais de grandes attentes par rapport au film. Laissez-moi donc vous faire comprendre pourquoi j'ai été frustré, et pourquoi le film est au final une énorme déception. Tant d'un point de vue subjectif, mais également objectif (oui oui, il m'a été possible de prendre quelques distances, et de le juger d'un point de vue plus ou moins objectif, c'est-à-dire au niveau de ses qualités techniques) !

Déjà, première frustration ! Une frustration qui s'est installée en moi tout au long du film : elle est due au fait que rien ne corresponde au livre ! Et ne me dites pas : « ouais, c'est normal pour une adaptation» ! Non ! Hunger Games s'en sort avec les honneurs. Ce dernier a certes omis quelques passages pour des choix logiques de montage, que ce soit pour la durée ou le rythme. Mais dans ce cas-ci, aucun événement (à quelques infimes exceptions) n'est identique à ce qui est narré dans le livre! On retrouve tous les lieux, mais tout ce qui se passe est différent. Je ne suis, de base, pas contre le fait de voir de nouvelles choses au cinéma, du moment que cela vienne sublimer, améliorer le matériau de base. Ou alors, si cela permet de mieux développer les personnages. Là, ce n'est que du contraire. Tout vient tirer vers le bas l'oeuvre de James Dashner. Des personnages sont manquants, d'autres sont rajoutés. Des éléments n'apparaissant que dans le tome trois arrivent déjà maintenant ; de nombreuses choses sont donc jetées aux oubliettes, ou changées. Bref, tout ce que le film tente de faire pour se distinguer du livre, ne fait que dénaturer l'ambiance initiale, réduit les personnages à de simples archétypes, et donne à l'ensemble un tout autre aspect. En fait, tout ce qui faisait le sel du premier film, et l'intérêt du deuxième s'effondre sous le poids du non sens des changements opérés par le présent métrage. Tout ce basculement est en fait dû à la présence d'un choix scénaristique totalement illogique fait dès le début du film, qui vient détruire toute l'intrigue du livre et qui enlève jusqu'au titre même du bouquin tout son sens. Je ne désires pas vous dire de quoi il s'agit par mesure de respect. Mais en tous cas, ce sont les fans de la première heure qui risquent, comme moi, d'être les plus déçus !

Ah oui, et c'est sans parler de la fin du film bien sûr! Un véritable désastre!

Il faut toutefois reconnaître une ou deux qualités au film. Pas énormes, mais elles sauvent peut-être un peu le film du naufrage complet. L'ensemble des acteurs est plutôt convainquant. On retrouve un peu les personnages du livre, même si toutes les facettes qui en font initialement des personnages complexes ne sont qu'effleurées par deux ou trois scènes de dialogues écrites parfois maladroitement. Le jeu d'acteur est convainquant dans son ensemble.

Quant aux Fondus, sorte de gens enragés infectés par une maladie incurable, sont ici assez bien fichus ; en images de synthèse. Attention donc aux réticents de ces nouvelles technologies.

La BO est dans l'ensemble correcte, elle renforce la tension lors des scènes d'action (de toute façon, il n'y a presque que ça), mais elle n'a pas vraiment d'identité propre. Dommage.

Par contre, nouveau point négatif : l'image ! Autant certains plans larges sur cette immense Terre Brûlée et sa ville totalement en ruine sont impressionnants et sublimes, autant les scènes d'action sont parfois confuses et mal filmées, perdant son spectateur en cours de route. C'est assez déroutant par moments. Mais bon, dans l'ensemble, cela marche encore assez bien. Et si vous êtes tentés par la 3D, sachez qu'elle n'apporte aucun intérêt à ce film-ci ! Sauf pour ces fameux plans larges, qui sont malheureusement trop rares.

Vous l'aurez donc facilement compris, que selon moi The Maze Runner : The Scorch Trials est un mauvais film ! Un ensemble de déceptions et de frustrations, condensé avec une qualité technique, scénaristique et de mise en scène pas toujours présente. Toutefois, j'ai remarqué que l'avis général des gens était plus positif que moi. Donc cela ne tiens qu'à moi de penser qu'il s'agit d'une mauvaise adaptation. A vous de forger votre propre avis. Ma critique n'est là que pour vous aider à choisir le prochain film que vous irez voir (ou non) dans une salle obscure.