Cela fait longtemps que je n'avais pas été aussi enthousiasmé par l'esthétique d'un film. Tout est formidablement beau dans Le lac aux oies sauvages : le cadre, la photographie, la lumière, la mise en scène, le jeu sur les reflets et la transparence.
Le troisième film de Diao Yinan est un émerveillement permanent pour les yeux, multipliant les scènes d'anthologie : les motos dans la nuit, les baigneuses, la barque nocturne, la brume, les néons, les parapluies...
L'intrigue du film est résolument noire, d'une complexité raisonnable. En étant bien concentré, on arrive parfaitement à suivre ce qui se passe sous nos yeux, contrairement à ce qu'on lit ici ou là.
Le lac aux oies sauvages est non seulement beau à couper le souffle (les mouvements de caméra dans le cirque sont d'une élégance irréelle), mais son intrigue est à la fois maline et résolument féministe, à l'image de la fin surprenante.
Autre qualité du film : chaque milieu traversé acquière une identité immédiate et frappante (le marché aux puces, la petite gare routière, le zoo, les cours intérieures, etc).
Une merveille.
http://www.christoblog.net/2020/01/le-lac-aux-oies-sauvages.html