Koh Lanta version maternelle dans une île privée des Fidji..
Sans collier protecteur, sans riz, sans épreuves ni éliminatoires et sans Brognard...
Le Titanic version soft et dans un endroit bien plus paradisiaque...
Un bateau sur lequel ils voyagent prend feu, et deux enfants sont séparés de leurs parents dans le canot de sauvetage qui les sauve et vont débarquer sur une île aussi déserte que mystérieuse et angoissante... Le marin bourru qui accompagnait le gamin et la gamine meurt subitement, et les enfants vont grandir sans rien connaître de la vie qui les attend, ni de l'évolution de leurs corps, de leur sexualité, de tout...
Ils apprendront de leur seule expérience les étapes du développement physique qui les attend ...
Quel beau film... Certes l'aventure est très sensuelle, érotique même, et le côté "sans histoire" de cette romance à l'eau de rose désarçonnera ceux qui aiment que "ça bouge"...
Bien que la critique américaine l'ait laminée comme pire actrice à l'époque du tournage, Brooke Shields (1965 - ---) m'a fait une forte impression malgré ses 14 ans au moment du tournage...
Qu'elle est jolie, et quel corps parfait, toute de grâce et déjà si femme....
La production dit qu'elle a été doublée lors des nombreuses scènes où elle jouait nue... j'en doute fort, et ce d'autant plus que voulant faire carrière, elle ne craignait pas les rôles sulfureux. Elle en était déjà ici au sixième film d'une carrière fertile, et aimait être provocante dès ses débuts : elle tourne encore en 2023...
Évidemment, les amateurs de films hard classés X vont être déçus.... les nombreuses scènes de nudité des enfants à tous les âges dans ce film sont sensuelles sans être provocantes ou céder au voyeurisme exacerbé, un peu à la manière de ce qu'on ressent en milieu de naturistes !
Les images des enfants, puis ados nageant nus dans l'eau avec les dauphins sont superbes, les petits tétons dressés d'Emmeline qui pointent et se détachent du bleu de l'eau sont superbes, et vaudraient à elles seules de voir ce film. Les photos, prises de vues sont de toute beauté... et parfois de flou artistique ... C'est plus glamour qu'exhibitionniste et n'a pas été sans me rappeler les photos romantiques de David Hamilton qui lui ne l'était pas... Les artistes tombent souvent amoureux de leurs modèles....
Cette aventure est pourtant tirée d'un vieux roman de 1908 écrit par le britannique Henri de Vère et c'est à sa troisième adaptation pour le grand écran...
Randal Kleiser (1946- ----), réalisateur, scénariste et producteur de ce lagon bleu, ne s'est pas beaucoup éloigné de l'aventure du romancier... Une suite a même été tournée et sortie en 1991 : "Retour au lagon bleu" que je n'ai pas vue....
Le récit est touchant, et voir ces gosses s'interroger, s'inquiéter même sur l'évolution de leurs corps, de leurs émotions, de leurs sexualités et attirant voire touchant... Mettons-nous un peu à leur place...
Le garçon, joué par Atkins, ne démérite pas non plus dans son interprétation, et s'étonne de voir sa petite partenaire grossir, grossir... puis un bébé naître : son enfant ! Comment le nourrir ?
On ne se pose pas de question, on regarde.... on se revoit à leur âge, un peu bêtas...
Les naufragés non plus : quand un bateau pointe à l'horizon, le nouveau père voudrait retourner à la vie normale, elle pas dans la mesure où pour sa part, elle mène un présent de rêve et n'a pas voulu faire de feu comme d'habitude pour attirer l'attention de la vigie d'un bateau...
La musique, pour l'époque, n'envahit pas trop les plans, et bénéficie d'une prise de son et d'un enregistrement très soignés... Belles basses réalistes et non tam-tam, à savourer pour peu que le son anémique d'origine de votre TV soit assisté par un complément audio à l'excellent rapport signal/ bruit... (Bose, entre autres) L’œuvre est de Basil Poledouris interprétée par l'Australian Symphonic Orchestra... Jugez du peu !
Seules ombres au tableau de marine, le doublage des dialogues en français qui est lamentable, notamment en ce qui concerne les tous jeunes enfants du début, et aussi des plans parfois trop longs... Toujours cette course américaine aux deux heures de projection de rigueur...
Bons princes, les spectateurs français n'en ont pas voulu à la production et le film a fait 1 106 277 entrées, une 38° place au box-office, et le tout avec une rentabilité mondiale de 1 308 % !
Il est vrai que la "réclame" était aguicheuse et le titre attirant...
J'ai été surpris et j'aime ça : ce film est si différent des autres...
Surveillez vos programmes : les films rediffusés en Belgique le sont souvent dans la foulée en France...
Tipik (RTBF) le 15.04.2023-