Sympathique quadragénaire, Alfonso épouse une jeune fille pieuse et gracieuse qu'il s'apprête enfin à "consommer". Contre toute attente, c'est la douce Régina qui accable Alfonso de son appétit sexuel...
L'ironie satirique et provocatrice de Marco Ferreri ne s'arrête pas là, à ce renversement des moeurs conjugales - qu'on suppose les plus courantes...- où le mari est la proie de l'épouse. Car, au-delà de cette situation de farce, c'est le rôle de l'homme dans le couple, jusqu'alors prépondérant, que le cinéaste remet en cause.
Je ne sais pas précisément ce qui inspire cette idée à Ferreri mais toujours est-il qu'Alfonso, affaibli, laisse la "direction des opérations" à sa jeune épouse et, même se laisse guider dans le caveau familial par sa femme et les (nombreuses) veuves de la famille, comme lui signifiant déjà sa déchéance, son inutilité et sa toute prochaine destination! Comme si la femme n'était plus seulement l'avenir de l'homme mais son fossoyeur... Avec , semble-t-il, la bienveillance de l'Eglise, au regard de cette scène caustique ou Alfonso, aspirant à plus de spiritualité, se voit rappeler son devoir conjugal par le curé!
Marina Vlady, exigeante, et Ugo Tognazzi, égaré, forment ce couple amusant grâce auquel on retrouve, outre la singularité du cinéaste, les accents de la comédie italienne.