Qui mieux qu'Asia Argento, cette écorchée vive, pouvait adapter le roman traumatisant de JT Leroy. Bien qu'il soit aujourd'hui prouvé que Leroy n'était qu'un personnage de toute pièce, un alter-ego, créé par la romancière Laura Albert, et que par conséquent ces romans n'était plus des autobiographies mais bien sortis d'une imagination, cela n'en enlève pas moins de force au récit. Argento, qui signe ici son quatrième film, est en totale contradiction artistique avec l'héritage de son père, le grand Dario Argento. Stigmatisant le spectateur en jouant avec la caméra comme un témoin d'un cinéma du réel, la réalisatrice pousse son jeune acteur dans un jeu difficile, toujours borderline, inhérent au scénario. Le résultat ne plaira certainement pas à tout le monde tant la description d'une enfance sacrifiée par le monde des adultes est ici crue. Mais le témoinage filmée ici par Asia Argento n'en est que plus honnête, ce qu'on demande avant tout à un metteur en scène. Au millieu de ce maëlstrom de chaos, nait parfois une relation de tendresse entre la mère et son enfant, qui malgré tout, idéalisera toujours sa mère. Difficile mais nécéssaire.