Quel plaisir de revoir ce film après tant d'années. la VHS s'est transformée en fichier dématérialisé, l'enfant est devenu adulte, prêt pour un saut dans le temps et un plongeon dans la douce nostalgie...
Mowglie l'enfant candide nous est présenté dans la jungle indienne sous des airs de flûte de pan. Receuilli bébé par une meute de loup, une elipse le verra grandir pour atteindre l'âge de la raison, où il se sépare de sa famille de fortune car représentant un trop gros danger, le terrible tigre Shere Khan est à ses trousses.
Le voilà parti avec sa mère adoptive qui la première l'a trouvé dans la jungle, la pantère Bagheera, pour rejoindre le monde des humains. En chemin il croise la route de Baloo, un ours insouciant, figure paternelle qui lui apprendra à profiter des choses simples de la vie, en contraste ( mais complémentarité ) avec la pantère plus protectrice. La suite est une délicieuse comédie musicale animalière. Les différents animaux nous exposent différentes philosophies, différents sentiments explorés par Mowglie, chacun accompagnés de son genre musicale. Du jazz joyeux de Baloo au gospel triste des vautours le spectre est large. Le cultissime hymne à la paresse de Baloo est un régal, tout comme ses pitreries chorégraphiées avec les singes et le serpent hypnotiseur vicieux est envoûtant même pour les spectateurs. Le tigre, représentation de la dissonance cognitive qui existe chez l'enfant qui ne peut plus vivre dans le monde idylique de l'enfance ( la jungle ) et doit rejoindre le monde des adultes, apparaît plus tard dans le film entouré d'une aura terrifiante parfaitement prémonisée par les animaux rencontrés en chemin.
La conclusion tout en symbole est très belle, l'enfant grimpe à l'arbre pour observer son espèce de l'autre côté de la rivière, tombe dans l'eau, prend peur, mais la fascination est trop forte. Il rejoint le monde des hommes par le sentier, attiré par l'amour.