4 ans après Merlin l'Enchanteur, Wolfgang Reitherman revient à nouveau seul à la réalisation pour ce qui est considéré comme l’un des meilleurs Disney : Le Livre de la jungle. Adapté de l’œuvre de Rudyard Kipling, ce film d'animation est resté très populaire pour plusieurs raisons.
D’abord, il présente une histoire simple, qui va droit à l’essentiel. Ainsi, il n’y a quasiment pas de coupure dans la narration : à l’exception de la première scène, l’histoire semble se dérouler sur deux ou trois jours seulement. Il y a aussi une très bonne direction artistique, avec une jungle qui est présentée sous toutes ses formes, et une animation irréprochable. Le dessin animé passe à merveille de l'humour à un ton plus sérieux. Il y a toutefois un peu trop de chansons.
Mais surtout, Le Livre de la jungle détonne par sa galerie de personnages, la meilleure depuis les débuts des studios Disney. Du coté des gentils, on ne tombe pas dans le piège du personnage parfait ou trop lisse, ce qui les rendait souvent superficiels. Que ce soit Mowgli, Bagheera ou Baloo, ils sont tous attachants car ils ont des qualités et des défauts, des forces et des faiblesses, et cela les rend crédibles.
Du côté des méchants, on a aussi affaire à une belle brochette de personnages. Le Roi Louie devait être au départ bête, méchant et brutal. Finalement, ils en ont fait dans le dessin animé un personnage bien plus nuancé : intelligent et retors, un ambitieux prêt à tout pour devenir l’égal des hommes. Kaa et son pouvoir hypnotique particulièrement dangereux m’avait marqué étant enfant. Et il y a bien sûr Shere Khan, l’un des méchants les plus charismatiques de l’univers Disney, qui n’est pas très présent... mais quand il est là, il crève l’écran ! Craint de tous, il est bel et bien le roi de la jungle.
Sorti quelques mois après la mort de Walt Disney, Le Livre de la jungle marque la fin d’une époque, de ce Premier Âge d'Or où c’était le père fondateur qui donnait l’impulsion. Il faudra attendre la fin des années 1980 pour que les studios Disney marquent à nouveau d’une empreinte indélébile le monde de l’animation.