La bande annonce vendait une comédie en apparence assez classique mais efficace, alors que le film dépasse avec dextérité ce postulat de départ pour être judicieusement anachronique.
Gondry s'amuse à falsifier les codes du comique de situation pour fabriquer une hybridation de genre qui tend vers un collage assez expérimental. Le rire existe bel et bien, mais il n'est qu'un prétexte au service d'un triste clown effrayant et exaspérant à force de vanité.
Pierre Niney lui prête des traits égocentriques qui font symptômes d'un homme névrosé, sans que jamais l'on sache exactement de quels maux font ils réceptacle. On croit deviner une forme de maniaco dépression, mais il n'est pas certain que cela suffise à justifier son comportement particulièrement agressif. Gondry feigne de s'auto portraiturer à travers cet alter ego, et nous ne savons pas jusqu'à quel point cela lui est fidèle.
L'exubérance du montage n'est pas toujours des plus crédibles, et l'alternance entre les registres ne convainc pas au delà de certaines limites. Cela n'empêche pas l'ensemble de former un tout très cohérent, pour une agréable surprise étant donné le peu que j'en attendais (d'autres points qui me semblent essentiels à compléter, sur lesquels j'espère revenir dans un second temps)