On n'a pas du tout (mais alors pas du tout, ni l'un, ni l'autre) accroché au film de Michel Gondry qui se filme lui-même en train de filmer.
C'est la tête à claques Pierre Niney qui incarne l'insupportable réalisateur du film dans le film et d'habitude cet acteur excelle dans les rôles justement de tête à claques (le parano de Boîte Noire, le lobbyiste de Goliath, ...), mais là ...
Dès le début où les scènes tombent à plat, on sent que ça va mettre un temps fou à décoller.
Et puis le temps passe et ça n'a toujours pas décollé, la boîte noire a l'encéphalogramme qui clignote dans tous les sens mais le cardiogramme est désespérément plat.
Vient alors la scène de l'orchestre, la boîte noire frémit, le cardiogramme s'affole, la carlingue vibre, les passagers s'attachent pour le décollage, enfin !
Gondry semble alors très content de lui et laisse son film se reposer cahotant sur le tarmac, fin de la séquence émotion.
Les scènes prises une par une ne sont pas toutes mauvaises, les acteurs essaient d'être convaincants mais rien n'y fait, ça ne prend pas.
Pour l'avoir embarqué à bord de cette galère, Gondry vient de contracter une énorme dette envers son ami Niney : pour se racheter, il ne lui reste plus qu'à lui trouver un vrai film avec un vrai scénario et un vrai réalisateur.
Bon, notre avis est partial bien sûr et si on a vu quand même quelques spectateurs quitter la salle, on en a vu d'autres (et on en connait même) qui ont été ravis de ce film inventif et rafraîchissant (je cite). Donc visiblement le film a tout de même un public, dont nous ne faisions pas partie ce jour-là.