Les derniers Malveneur, Réginald et sa sœur Magda, châtelains maudits par les villageois, sont poursuivis par une légende : le premier mâle de leur lignée se serait transformé en loup. Le film appartient à la mini-vague fantastique du cinéma français de l'Occupation sans prétendre se hisser au niveau des Visiteurs du soir, de La main du diable, de L'éternel retour ou même du Baron fantôme. La narration en est trop erratique, partagée entre la légende avec "l'odeur des siècles morts", l'inquiétante atmosphère gothique entre les murs d'un château sinistre et un marivaudage sentimental sans intérêt où "brille" la fadeur du jeune premier Michel Marsais. Madeleine Sologne n'est guère meilleure et semble souvent jouer à contre-sens. En revanche, la vieille garde répond présent : Pierre Renoir (trop peu présent), Marcelle Géniat et surtout la remarquable Gabrielle Dorziat. Le loup des Malveneur est aussi l'unique rôle de Marie Olinska, une mondaine de cette époque trouble de l'Occupation qui joue aux côtés de sa fille Bijou qu'on ne reverra que dans Le bal des passants, également signé Guillaume Radot. La fillette et sa mère ont totalement disparu après la guerre. Patrick Modiano s'est inspiré d'elles pour écrire son roman Bijou.