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An American Werewolf in London est de ces films simples mais efficaces. Un habile mélange d’horreur et de comédie qui tire son épingle du jeu par le travail de Rick Baker sur les effets spéciaux qui fait encore date avec cette transformation pleinement montrée. Un réel désir de l’artiste de s’affranchir des techniques classiques utilisées dans le genre du lycanthrope (les fondus statiques du The Wolf Man d’Universal) pour proposer un spectacle nouveau.
Outre sa plastique toujours aussi saisissante, le film est avant tout une bonne blague sur fond de métaphore de la puberté, les déformations physiques comme tant de traumas douloureux et pileux. John Landis fait des crashs de bagnoles des Blues Brothers une signature, la soundtrack lunaire pose une ambiance résolument bon enfant, tandis que l’incongruité de certaines séquences fait franchement rire (ça donne envie d’aller voir un porno au cinéma pour les retournements du scénario). Mais l’oeuvre n’oublie pas son aspect horrifique, faisant appel à l’imagerie classique des moores brumeuses, donnant dans une charpie du plus bel effet, et trouvant son apogée dans une scène de cauchemar sur fond d’holocauste (Landis est juif et a grandi avec les histoires de ses parents) qui sera reprise dans le trailer fictif de Werewolf Women of the SS de Rob Zombie pour le diptyque Grindhouse.
Un film qui flirte avec le potache sans jamais franchir la ligne, et se revoit avec toujours autant de plaisir devant son humour décalé et ses effets qui n’ont pas pris une ride.