Faire une suite au Loup-garou de Londres de John Landis, c'est osé, surtout quand on s'appelle Anthony Waller (Témoin muet). Ainsi, le projet de séquelle échoue à un un tâcheron de première qui, probablement sous la pression de studios débiles, nous livre un film fantastique partant d'une bonne intention mais qui n'arrive jamais à rester un tant soit peu sérieux. Reprenant le même schéma de départ que le film original, Le Loup-garou de Paris suit trois touristes américains en pleine escale à Paris et dont l'un d'eux va sauver la vie d'une belle et mystérieuse jeune femme.
Malheureusement pour lui, la damoiselle est un lycanthrope qui va l'entraîner dans une folle aventure sanglante dans les bas-fonds de la Ville de l'Amour... Dit comme ça, le film a l'air alléchant, d'autant plus que les quelques films de loups-garous des années 90 n'ont pas eu un accueil très favorable (excepté pour Wolf). Malheureusement, Waller est tout sauf l'homme de la situation et il va le démontrer dès les premières minutes... Car si notre héros secoure la belle héroïne, c'est en faisant du saut à l'élastique du haut de la Tour Eiffel. Et si nous avons affaire à une véritable secte secrète de lycanthropes réfugiés dans les catacombes de Paris, ils sont hélas réalisés en images de synthèse le plus souvent d'une rare laideur, même pour l'époque.
De plus, le réalisateur a jugé à son goût de placer de l'humour potache pour ados boutonneux dans son film. Résultat : des gags lourds, des vannes faciles, une abondance de clichés vomitifs et du cabotinage ringard qui font du Loup-garou de Paris une illégitime séquelle. Ajoutons à tout ce beau bordel une poignée d'acteurs français sélectionnés par une agence de casting has-been où se mêlent donc la fadasse Julie Delpy en héroïne aux dents longues, le chanteur Pierre Cosso en loup-garou pas gentil, l'improbable Tom Novembre en inspecteur tenace et même, attention les yeux, Thierry Lhermitte dans un petit rôle qu'il a sûrement déjà oublié ; c'est en tout cas tout le bien qu'on lui souhaite. Au final, à des années lumières de son toujours aussi réussi modèle, Le Loup-garou de Paris fait ici la part belle aux effets spéciaux, à l'action et à l'humour gras, devenant un nanar de qualité pour les amateurs du genre.