Dans une filmographie, pour moi, en dent de scie, voici donc le nouveau Christophe Honoré. Certainement son film le plus personnel, il parle ici de la mort de son père survenue lorsqu’il était adolescent. Dès le départ une très forte charge émotionnelle est présente et ne s’atténuera jamais jusqu’au dénouement. Un film beaucoup plus sombre, par définition, que le reste de sa filmographie, mais à la fois assez lumineux. Cette disparition va finalement amener le jeune homme vers la lumière et le faire entrer dans la vie de plein pied un peu plus tôt que prévu. Tous les personnages sont attachants. Un pléonasme de dire que Juliette Binoche est formidable en veuve très digne, et que Vincent Lacoste est toujours juste. Erwan Kepoa Falé est une belle révélation. Mais celui qui leur vole la vedette à tous est le jeune Paul Kircher. Il est confondant de naturel et est assurément à suivre. Il tient tout le film sur ses épaules. Honoré jouant lui-même le rôle du père défunt. Le tout nous donne donc un film puissant, à la fois dur et léger, chargé d’une forte émotion qui ne peut laisser indifférent. Une plongée dans la jeunesse du réalisateur, intense et terriblement émouvante. J’ai beaucoup pleuré. Sans doute son long métrage le plus réussi, le plus sincère et le plus beau. Et pour moi, le meilleur film français de l’année !