Yuen Woo-ping remet le couvert après le succès rencontré par 蛇形刁手, Se ying diu sau, plus connu sous le nom de Snake in the Eagle's Shadow, et dans nos contrées de débiles par Le Chinois se déchaîne, histoire de bien expliquer aux crétins manifestes qui constituent dans l'esprit des traducteurs la population francophone que c'était un film avec des chinois qui font de la bagarre.
Car Zuì quán, connu chez les anglo-saxons sous la traduction sobre de Drunken Master, et chez nous qui avons besoin d'une plus longue exposition pour comprendre le cadre du film comme le Maître chinois (sans ça on aurait surement pu croire que le film se déroulait dans la suède du XII ème siècle), reprend la même recette que Se ying diu sau. On y retrouve toujours un très jeune Jackie Chan soutenu par Yuen Siu-tien (le père de Yuen Woo-ping) dans le rôle du vieux maître et Hwang Jang-lee en méchant qui veut tuer tous les maitres de Kung-fu pour prouver que c'est lui le meilleur à la bagarre.
Remarquez que je me suis toujours demandé ce qu'ils feraient ces méchants là s'ils parvenaient à leurs fins? Ils se recycleraient faute d'adversaires dans la boulangerie? Et si c'était le cas, se mettraient-ils à massacrer tous les boulangers-pâtissiers de profession pour prouver que c'est eux qui font le meilleur pain au seigle ou les meilleurs pains au chocolat? (avec peut-être l'école du pain au chocolat contre l'école de la chocolatine... Mais bref!)
Le film passe par une construction de l'intrigue et un enchainement de scènes similaires, de l'entrainement au combat de fin. Le ton oscille en permanence entre sérieux et humour, et amène au genre une vraie fraicheur.
Pourquoi diable changer une équipe qui gagne ou une recette qui fonctionne se dit Yuen Woo-ping et on ne peut pas tout à fait lui donner tort tant les deux films sont réussis dans leur genre.
Plutôt que de tout bouleverser, l'équipe va donc raffiner sa recette, s'attachant à la base solide héritée de leur premier succès.
Les scènes de combats et de démonstrations acrobatiques de cet art martial sont particulièrement réussies grâce évidemment à la prestation impressionnante de Jackie Chan. Le mélange d'action et de comédie est savamment dosé, et font de ce Drunken Master un classique des films de Kung-fu post Bruce Lee qui vaut franchement la peine d'être vu.
A noter que sa suite Drunken Master 2/ Combats de maître (on a du éviter le Combats de maître chinois de peu... Pfiouuuu) est encore meilleure.