Aube d’orée
Revigorante rupture que celle opérée par Ryusuke Hamaguchi : après des films volontiers verbeux et littéraires, explorant les complexes oscillations des rapports humains et amoureux, Le Mal n’existe...
le 14 avr. 2024
74 j'aime
4
"Le mal n'existe pas" commence sur un long plan qui film le ciel sous étant sous les arbres au milieu d'une forêt. Grace à la longueur du plant les arbres prennent une autre forme dans mon esprit, se rapprochant presque de l'eau calme d'un étant.
La première partie du film est une balade dans les bois, ou une balade dans le village où l'on suit Takumi et sa fille Hana, on comprend leurs habitude et leur rapport à la nature ainsi que celui des autres habitants.
Comme dans les autres films d'Hamaguchi que je vu, l'ambiance errante est mélancolique, ce qui n'est pas évident au début, le deviendra de plus en plus. Mais ici, contrairement à ses autres films, "les fonds musicaux" sont plus exploités (Dans Asako, le seul moment où il ajoute du son est pour montrer un moment kitch; et dans Drive my car, je pense qu'ils n'en pas presque pas ou pas du tout utilisé). Beaucoup de moments restent calme, avec juste le son de la nature, mais le son qu'il utilisait à certain moment m'a frappé. Par exemple, dans la premiere partie du film, Takumi vient rechercher sa fille à l'école (qui est partie dans les bois comme d'hab). Dans la cours de l'école, les enfants joue à "1-2-3 soleil!". On débarque dans le plan en voyant juste des enfants immobiles avec des postures inhabituelle accompagné d'une musique étrange. À ce moment là, je souriais tout seul en me disant "Yes ! Une invasion d'extraterrestre..".
Deuxième partie du film, un projet de construction d'un terrain de « glamping » est présenté aux habitants du village. Très vite, les habitants du village comprennent, par la méconnaissance des représentants de l'agence sur place (Mayuzumi et Takahashi), que les investisseurs sont là pour leur profit à eux, en se préoccupant pas de l'environnement ou de l'impact sur la vie des gens là bas. On comprend bien l'importance de l'eau pour le village et le fait de vivre en équilibre avec la nature... ce qu'une industrie capitaliste ne peut comprendre et permettre.
Rapportant les mécontentements et critiques à leur supérieur, Mayuzumi et Takahashi, feront le même constat, ainsi que celui de leur bullshit job et l'envie d'un ailleurs semblable à la vie du village. J'adore la scène en voiture, où ils parlent tous les deux des applications de rencontre, ça nous sors totalement du contexte du film, mais pas tout à fait, car au final on comprend que les deux personnages ne sont pas bien dans leur vie.
Mayuzumi paraissait plus compatissante envers les villageois, mais c'est au final Takahashi qui était le plus réfractaire qui veut le plus absolument changer au point de vouloir devenir gérant du gambling dans le village. Il attrape une fascination soudaine par le travail manuel que fait Takumi.
Puis Hana disparait... la conclusion est inattendue..
Cette conclusion ne vient-elle pas sauver le village des investisseurs au final ?
Le film ce termine sur le même premier plan mais plus sombre, ténébreux, mélancolique.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films japonais et Les meilleurs films de 2024
Créée
le 10 avr. 2024
Critique lue 40 fois
1 j'aime
D'autres avis sur Le mal n'existe pas
Revigorante rupture que celle opérée par Ryusuke Hamaguchi : après des films volontiers verbeux et littéraires, explorant les complexes oscillations des rapports humains et amoureux, Le Mal n’existe...
le 14 avr. 2024
74 j'aime
4
C'est la première fois (du moins à ma connaissance, en ne se basant que sur le fait que j'ai vu tous ses films que depuis Senses !) que le réalisateur Ryūsuke Hamaguchi ne situe pas principalement...
Par
le 11 avr. 2024
46 j'aime
6
J'étais enthousiaste à l'idée d'aller voir Le mal n'existe pas : un film japonais, contemplatif et esthétique, un conte écologique, le tout par Ryusuke Hamaguchi, le réalisateur de Drive my car, un...
Par
le 13 avr. 2024
33 j'aime
5
Du même critique
La Route de Manu Larcenet est l'adaptation d'un des grands classique des romans d'anticipation de Cormac McCarthy (que je n'ai pas lu). Sur une terre dévastée, la vie et l'humanité sont en voie...
Par
le 2 avr. 2024
1 j'aime
Yûta reçois un smartphone pour son anniversaire et la consigne de filmer ça mère jusqu'à la mort de cette dernière... Il présente son film dans son école, le film rend tout le monde mal à l'aise. Le...
Par
le 24 févr. 2024
1 j'aime
1
"Le mal n'existe pas" commence sur un long plan qui film le ciel sous étant sous les arbres au milieu d'une forêt. Grace à la longueur du plant les arbres prennent une autre forme dans mon esprit, se...
Par
le 10 avr. 2024
1 j'aime