Le mal n'existe pas, en ce sens qu'ici personne (humain comme animal) n'est foncièrement mauvais, pour autant chacun peut faire naitre une violence implacable et soudaine.
Hamaguchi pose deux questions: Comment un évènement paraissant mineur peut venir rompre un équilibre fragile? Comment un fait divers banal se fait miroir d'un effondrement plus global, irréversible.
Le film est d'abord onirique (le quotidien d'une communauté dans une nature sublime), puis anthropologique (la réunion entre les habitants et le promoteur du projet, la scène en voiture entre les deux citadins perdus dans leur bullshit job) et finalement fantastique voir horrifique dans une scène finale qui surprend et hante longuement après la séance.
Une expérience sensorielle et auditive puissante, d'une grande beauté, qui ne se laisse pas apprivoiser sans effort et qui transmet, par une métaphore sublime et épurée, un message humaniste, écologique, universel.