Avant de le voir, je pensais voir un film racontant la vie d'un évangélisateur un peu timbré, un peu comme le très bon Prédicateur de Robert Duvall. Mais non, dans le Malin, ce n'est pas seulement le protagonistre qui est timbré, mais l'ensemble du film, des personnages, de l'environnement qui le sont. C'est un film complètement dingue, fauché, indépendant - venant pourtant d'un géant d'Hollywood de 73 piges -, qui ressemble beaucoup à deux trois maverick du Nouvel Hollywood (The King of Marvin Gardens par exemple), qui a comme ambition de montrer la dégénérescence d'un pays malade et totalement dingue, en tout cas de certains états. Plus aucune règle, plus aucune mesure entre les individus, seule la folie et la sauvagerie primales règnent, à tel point qu'on dirait parfois que les monstres qui font office de personnages dans le film sont tout droit sortis de la black lodge de Twin Peaks ou d'une roulotte de Freaks. Terrifiant et fascinant.