Un nouveau véhicule pour le chimpanzé Auguste dans ce mélange entre fantastique et thriller pour une direction artistique sous influence expressionnisme allemand.
L'ambiance, l'éclairage et les décors sont travaillés et n'ont pas à rougir de la concurrence outre-rhin : les croix désordonnées du cimetière, les couloirs du manoir, le tuyaux sinueux du bureau du maire...
Du bon boulot bien mis en valeur par le(s) cinéaste(s) avec toujours ce sens du cadre cher à Machin qui exploite à merveille les petites ruelles de ce village replié sur lui-même, considérant encore les chemins de fer comme un monstre digne des histoires à terrifier les enfants. Une prédominance à la superstition qui en font une proie facile pour Auguste, dressé pour voler leurs argent et bijoux. On se doute qu'ils n'ont jamais vu de singes de leurs vies et c'est ce qui rend le récit assez crédible. Cela dit, cette histoire me rappelle quelque chose que j'ai déjà vu (ou lui) mais pas moyen de me rappeler quoi ! On s'inscrit en tout cas dans la lignée des romans de Gaston Leroux par exemple, ce qui inclus les petites pointes d'ironies tel le bibliothécaire fouillant dans ses archives pour trouver un antécédent à ses crimes intriguant.
Le manoir de la peur n'est cependant pas un chef d'œuvre ni même un classique oublié mais un sympathique divertissement, bien raconté, solidement mise en scène et avec une vedette animale bien exploitée et intégrée à l'univers. Les personnages sont un peu schématiques et sa court durée (1h10) empêche de mieux installer sa première partie qui aurait mérité de jouer un peu plus longtemps la carte du mystère paranormale et fantastique plutôt que griller ses cartouches un peu trop vite.
Par contre la dernière partie est excellente avec un suspens autour d'un d'accident de train, pour un suspens palpitant diablement bien mise en scène, dotée une photographie nocturne de toute beauté.