Le Mariage de Tuya par Alligator
Ours d'or Berlin 2007.
Devaient pas avoir grand chose à se mettre sous la dent les pauvres pour récompenser un film, joli, certes, mais qui est loin d'être exempt de défauts majeurs.
Formellement, s'il n'invente rien, le film propose de bien belles séquences.
D'entrée on est transporté par une musique traditionnelle et enchanteresse. Les premiers plans éblouissent de par leur maîtrise et leur parfaite adéquation avec le récit. On s'y insère directement. C'est fûté. Beau. Intelligent. Bien souvent durant le film on se retrouvera à nouveau charmé par l'élégance de la mise en forme et la symbiose entre image et histoire.
Le bât blesse incontestablement dans la gestion du rythme. On peut même se demander ce que viennent faire certaines séquences entières. Elles n'apportent rien à l'histoire, ne nous en apprennent pas plus. D'autres s'étirent péniblement en longueurs accessoires et en fin de compte maltraitent le réalisme quasi documentaire du film.
Un film qui ne bouleverse en rien le cinéma. Reprenant habilement techniques et procédés anciens, le cinéaste se contente de nous narrer une histoire en fin de compte calquée sur toutes les comédies romantiques traditionnelles.
Le cadre est différent.
Les vastes décors froids et secs offrent un environnement esthétique particulièrement propice à de longs plans contemplatifs et pleins d'une certaine majesté... encore qu'on pourrait mépriser à la longue la surabondance suspecte des couchers de soleil.
Non, le parti-pris d'un montage lache constitue la discordance principale qui empêche le film d'être vu pendant la digestion ou à des heures trop tardives.
"Film somnifère à ne pas utiliser sans avis médical. Lire attentivement la notice."
Suis-je méchant! Un spectateur en bonne forme a de fortes chances de prendre du plaisir à voir ce film.