Il est difficile d'envisager un tel film de nos jours, eu égard à son scénario qui fait de son héroïne une garce des grands chemins, voleuse et meurtrière. Pas de féminisme ni de sororité ici mais une suave amoralité, que le dénouement consent à peine à atténuer. Margaret Lockwood s'en donne à cœur joie et parvient même à éclipser James Mason, ce qui est un réel exploit. Ce qui est appréciable dans le film, pas avare en péripéties, est sa volonté farouche de ne jamais chercher d'excuses à son personnage principal, qui incarne le mal sans l'ombre d'un remords, ce qui rendait la vie dans la campagne de l'Angleterre du XVIIe siècle un peu moins ennuyeuse, ne la rendait-elle pas ?